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quer les éloges qu’elle mérite ; mais la paresse des comédiens, qui d’ailleurs étaient déjà occupés à l’étude de Tancrède, m’en a empêché. Lenoble, que vous avez vu ici dans le rôle de Lusignan, fera cet honnête homme de prêtre qui a si peu d’imitateurs ; Olympie sera représentée par la Denesle, jeune actrice qui tâche d’imiter la Clairon, et qui a étudié deux ans avec elle. Lekain la connaît. La pièce, telle qu’elle est, me paraît de toute beauté, et ressemble à vos autres productions.

Je crois que vous aurez été content de la réponse du baron de Beckers. Je sais fort bien qu’après avoir pensé au spirituel il ne faut pas oublier le temporel. Je vous prie de ne pas oublier tout à fait Schwetzingen, malgré votre faible santé ; et soyez persuadé de la sincère estime que j’aurai toujours pour le petit Suisse.


Charles-Théodore, électeur.

4984. — À M. DEBRUS[1].
29 juillet.

Nous ne pouvons d’ici que recommander, prier, presser.

C’est à M. d’Argental et à mon neveu[2], qui protègent la [veuve] Calas, et qui sont sur les lieux, à voir ce qui convient. Je donne de loin des ouvertures. Je soulève tous les esprits en faveur des Calas, Tout le monde est très-bien disposé.

Mme Calas peut être tranquille. M. de Beaumont et un autre avocat travaillent à force. Je me charge de les remercier.

M. Crommelin peut et doit aider, seulement par voie de recommandation, en parlant avec zèle.

J’espère que nous réussirons.


4985. — À M. DEBRUS[3].

Je remercie Dieu, qui a rendu la santé au généreux M. Debrus. Je prie encore une fois Mme Calas de rester tranquille ; Mme de Pompadour, toute la cour sera pour elle ; elle sera bien

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe. L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Bruce, à Genève. »
  2. Alexandre-Jean Mignot, abbé de Scellières, conseiller-clerc au grand conseil. Voltaire, à propos d’un autre procès, loue hautement le zèle et l’activité de son neveu.

    « J’écrirai à l’abbé Mignot, non pour qu’il favorise une partie plutôt qu’une autre, mais pour qu’il rapporte et qu’il juge au plus tôt. Il faut certainement que l’affaire ne soit pas prête puisqu’il ne la rapporte pas, car je vous réponds qu’il est expéditif, Perrin Daudin ne se levait pas si matin que lui. » Lettre inédite à Moultou. (Note du premier éditeur.)

  3. Éditeur, A. Coquerel, d’après la copie de Debrus.