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4327. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 8 novembre.

Les effets publics se soutiendront sans doute, puisque voilà un lieutenant de police à la tête de la marine[2]. Je crois bien que ce n’est pas vous qui avez fait les quatre vers pour le roi de Prusse ; ce n’est pas moi non plus. Il m’en envoya plus de deux cents l’année passée. Mais à présent, s’il en fait ce sont des élégies.


4328. — À MADAME BELOT[3].
10 novembre.

Il y a plus de quinze jours que V. a envoyé à Mme la veuve B. l’histoire du C[4]. Plusieurs de ces paquets, quoique protégés par des intendants des postes, n’ont point été rendus à leur adresse. Si Mme B. a quelque autre débouché, elle n’a qu’à l’indiquer, et elle aura son C. sur-le-champ. Elle fait fort bien de voir M. H.[5] car ce M. H. a du génie, de l’esprit, et un cœur charmant. D’ailleurs la terre de Voré est un plus beau séjour, et plus à portée d’elle que le trou des Délices, qui n’est qu’une chaumière dans une très-belle vue. On n’ose pas se flatter qu’elle daigne venir dans cette chaumière ; on le souhaite seulement, et on s’en reconnaît indigne. Quelques philosophes y viennent de temps en temps. Mme B. me paraît aussi philosophe qu’eux tous. Elle sait que je l’ai prise une fois pour Mme de Sévigné à son style ; mais je n’aurais jamais pris Mme de Sévigné pour elle : car, en fait de raison, cette Mme de Sévigné est une grande caillette. Je présente à Mme B. mes très-humbles et très-sincères compliments.


4329. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
10 novembre.

Vous êtes mes anges plus que jamais ; vous persévérez dans votre ministère de gardiens. Voici, mon cher et respectable ami, ce que j’ai pu à peu près répondre à votre lettre et au mémoire

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Berryer.
  3. Éditeurs de Cayrol et François.
  4. Czar.
  5. Helvétius.