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4738. — À M.  FABRY.
Au château de Ferney, 6 novembre.

Ma famille et moi, monsieur, nous ressentons quelque peine, et nous sommes dans un assez grand embarras en ne recevant point de réponse à la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire. Nous ne pouvons retourner aux Délices sans y faire transporter nos grains. Nous attendons les passe-ports que nous avons toujours eus, et nous vous prions de vouloir bien ne nous pas laisser dans l’incertitude où nous sommes. Je suis fâché de l’importunité que je vous cause. Je vous supplie, monsieur, d’être persuadé de tous les sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire,
gentilhomme ordinaire du roi.

4739. — NOTE POUR M.  FYOT DE LA MARCHE[1]
(fils).

Je me souviens très-bien qu’environ le douzième décembre de 1758, M. le président de Brosses ayant vendu sa terre de Tournay à mon oncle, il dîna avec nous aux Délices ; notre provision de bois n’était pas encore faite ; mon oncle nous dit à table : « Remercions M. le président de Brosses de douze moules de bois qu’il nous donne pour le vin du marché ; » M. le président répondit : « C’est une bagatelle qui ne vaut pas un remerciement. »


À Ferney, 8 novembre 1761.

Denis.

Je certifie la même chose ; et tous les domestiques savent que quand on envoya chercher cinq ou six moules de bois dans la forêt de Tournay, on ne s’adressa jamais à Charles Baudy, que nous ne connaissions point.


Wagnière.

(De la main de Voltaire : )

Mme  de Fontaine et M. de Florian certifieront la même chose, et cela est public dans tout le pays.

Je demande pourquoi M. le président de Brosses, non content de m’avoir vendu sur sa parole d’honneur pour cent arpents de bois un bouquet de bois tout dévasté, qui ne contient pas en tout quarante arpents ; non content de m’avoir vendu, sur le pied de

  1. Éditeur, H. Beaune.