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a beau être tout entier aux grands vers alexandrins de Corneille, on doit de l’attention aux vôtres, quoiqu’ils aient deux pieds de moins. Mais quand en ferez-vous sur la paix ? Ce ne sera pas, je crois, sitôt.

J’ai lu le Mémoire historique[1] de M. le duc de Choiseul avec les yeux d’un citoyen, Mon avis est qu’on donne la moitié de son bien pour conserver l’autre, et pour mériter l’estime des Anglais, L’oncle et la nièce vous embrassent.


4737. — À M. DUCLOS[2].
Ferney, 5 novembre.

Je ne peux, monsieur, que vous renouveler mes remerciements, et vous supplier de présenter à l’Académie ma respectueuse reconnaissance. Je la consulte sur toutes les difficultés que j’ai eues, en lisant Corneille, sur la grammaire, sur le style, sur le goût, sur les règles du théâtre ; et je vous répète que je ne travaillerai au commentaire en forme que quand j’aurai une assez ample provision en tout genre. Je répète encore que mes importunités ne doivent pas lasser la patience de mes confrères, que c’est un amusement pour eux dans les séances ; que deux mots en marge m’instruisent, non-seulement pour la pièce qu’on examine, mais pour les autres ; que je dois me conformer aux sentiments réunis des personnes éclairées, et qu’enfin mon ouvrage ne peut être utile qu’après avoir passé par vos mains.

Je parle souvent, dans le commentaire que j’envoie, comme si j’étais dans une de vos séances, disant librement mon avis. Je parlerai au public comme un homme qui aura réfléchi sur vos instructions ; c’est ce que je vous prie de vouloir bien dire à l’Académie.

On a imprimé une lettre que j’avais écrite au mois d’août ; il y a plusieurs de nos bienfaiteurs cornéliens omis, et particulièrement vous, monsieur ; ce n’est pas assurément ma faute.

Les Cramer, en donnant leur annonce au mois de janvier, ne manqueront pas d’imprimer la liste de ceux qui ont favorisé l’entreprise.

  1. Voyez la note 1 de la page 497.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.