Mes anges ont terriblement affaire avec leur créature. Je pris la liberté de leur envoyer, il y a quelque temps, un paquet pour Mme du Deffant. Il y avait dans ce paquet une lettre, et, dans cette lettre, je lui disais : Rendez le paquet aux anges quand vous l’aurez lu, afin qu’ils s’en amusent[1]. Je n’ai point entendu parler depuis de mon paquet.
Le Droit du Seigneur vaut mieux que Zulime ; et cependant vous faites jouer Zulime.
Olympie ou Cassandre vaut mieux que le Droit du Seigneur ; qu’en faites-vous ?
Nota bene qu’au commencement du troisième acte le curé d’Éphèse dit :
Peuple, secondez-moi[2].
Je n’aime pas qu’on accoutume les prêtres à parler ainsi : cela sent la sédition ; cela ressemble trop à Malagrida et à ce boucher
de Joad. Mes prêtres, chez moi, doivent prier Dieu, et ne point se battre. Je vous supplie de vouloir bien faire mettre à la place :
Dieu vous parle par moi.
Un petit mot de Malagrida et de l’Espagne, je vous en prie.
J’ignore l’auteur des Car[3] ; mais Lefranc de Pompignan mérite correction ; il serait un persécuteur s’il était en place. Il faut l’écarter à force de ridicules. Ah ! s’il s’agissait d’un autre que d’un fils de France, quel beau champ ! quel plaisir ! Marie Alacoque[4] n’était pas un plus heureux sujet. Mais apparemment l’auteur des Car est un homme sage, qui a craint de souffleter Lefranc sur la joue respectable d’un prince dont la mémoire est aussi chère que la plume de son historien est impertinente.
Dites-moi donc quelque chose de l’Espagne, en revenant d’Éphèse.
- ↑ Cette phrase n’est pas dans la lettre à Mme du Deffant du 16 septembre (no 4677), qui paraît pourtant être celle dont Voltaire parle ici.
- ↑ Cette première version n’a pas été conservée, non plus que celle que donne ici Voltaire. Elle était sans doute dans le dernier couplet de la scène première du troisième acte.
- ↑ Voyez tome XXIV, page 201.
- ↑ Voyez la note, tome XVII, page 7.