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C’est une raison de plus pour vous intéresser au monument que j’élève à sa gloire. Présentez, je vous prie, monsieur, mes remerciements et mes respects à la compagnie, etc.


4660. — À M.  D’ALEMBERT.
31 auguste.

Messieurs de l’Académie françoise ou française, prenez bien à cœur mon entreprise, je vous en prie ; ne manquez pas les jours des assemblées ; soyez bien assidus. Y a-t-il rien de plus amusant, s’il vous plaît, que d’avoir un Corneille à la main, de se faire lire mes observations, mes anecdotes, mes rêveries, d’en dire son avis en deux mots, de me critiquer, de me faire faire un ouvrage utile, tout en badinant ? J’attends tout de vous, mon cher confrère.

Il me paraît que M.  Duclos s’intéresse à la chose. Je me flatte que vous vous en amuserez, et que je verrai quelquefois de vos notes sur mes marges. Encouragez-moi beaucoup, car je suis docile comme un enfant ; je ne veux que le bien de la chose ; j’aime mieux Corneille que mes opinions ; j’écris vite, et je corrige de même ; secondez-moi, éclairez-moi, et aimez-moi.


4661. — DE M.  WILLIAM PITT[1].
Saint-James’s square, septembre 4, 1761.

The pressure of business is but a feeble reason for having deferred answering the honour of a letter from M. de Voltaire, and on so interesting a subject. For who so insensible to the true spirit of poetry, as not to admire the works and respect the posterity of the great Corneille ? Or what more flattering than to second, in any manner, those pious cares offered to the mânes of the founder of French tragedy by the genius who was reserved to perfect it ?

I feel the high value of the favourable sentiments you are so good as to express on my subject, and am happy in this occasion of assuring you of the distinguished considération with which I have the honour to be[2], etc.


W. Pitt.
  1. Même source que la lettre 4613.
  2. Traduction : L’embarras des affaires n’est qu’un faible motif pour avoir différé de répondre à l’honneur d’une lettre de M.  de Voltaire, et sur un sujet aussi intéressant. Qui peut être, en effet, assez insensible aux charmes de la poésie pour ne pas admirer les ouvrages et respecter les descendants du grand Corneille ? Est-il rien de plus honorable que de seconder, de toutes les manières possibles, les pieux hommages rendus à la mémoire du fondateur de la tragédie française par le génie à qui il était réservé de la perfectionner ?

    Je sens tout le prix des sentiments flatteurs que vous voulez bien m’adresser,