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Ses beaux ouvrages en seront peut-être plus précieux, quand ils ne paraîtront point avec ceux qui pourraient faire tort à sa gloire.

Vous, mon cher maître, qui partagez avec l’éloquent Pellisson l’honneur d’avoir fait l’Histoire de l’Académie avec autant de sagesse que de vérité, vous êtes plus à portée que personne de m’instruire si Chapelain n’a pas eu la plus grande part au jugement sur le Cid, jugement très-équitable à mon avis en plusieurs endroits, mais qui, dans d’autres, me paraît, comme au public, un peu trop sévère. Si vous avez quelque anecdote sur le fameux procès, je vous prie de me la communiquer.

Je vous prie surtout d’assurer l’Académie que si elle se plaint de mon insuffisance dans mes notes sur le grand Corneille, elle n’accusera pas mon orgueil. Je fuirai ce ton décisif que prennent nos jeunes auteurs, et qui ne me convient pas plus qu’à eux.

Où pourrai-je trouver la lettre d’un nommé Claveret, qui dit tant de mal du Cid, et celle de Balzac, qui lui rend tant de justice ? Ne pourriez-vous point demander à M. l’abbé Capperonnier tout ce qu’il a dans la Bibliothèque du roi ? Je le rendrai fidèlement. On a déjà daigné m’envoyer des livres qui ne se trouvent que là, et je les ai rendus aussi bien conditionnés qu’on me les avait prêtés. J’aurai l’honneur d’en écrire à M. Capperonnier[1] ; mais je me flatte qu’étant prévenu par vous il en sera plus disposé à m’accorder ses secours.

M. de Chammeville doit aimer les lettres, puisqu’il permet que vos paquets passent sous son contre-seing. Je ne doute pas qu’il ne trouve bon que son nom soit imprimé dans la liste des souscripteurs qui serviront à encourager les autres.

On rejouera bientôt Oreste. Je vous prierai de me dire si cette pièce sapit antiquitatem, et ce que j’y dois corriger pour l’impression. Je ne ferai point tort à l’Èlectre de M. Crébillon, et je me ferai un grand honneur de marcher après lui.

Ama me, et Cornelium tuere et Corneliam.


4598. — À M.  ARNOULT,
à dijon.
Ferney, le 6 juillet.

Je vous suis obligé, monsieur, des éclaircissements que vous me donnez. Je pensais qu’il n’était pas permis à un official de

  1. Voyez au 13 juillet.