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Jean-Jacques va nous procurer. Assurez-vous de cela, en attendant la diète européane. Ce petit rogaton n’enflera pas beaucoup le paquet. Je voudrais vous envoyer une grande diable d’Épître en vers à Mme Denis, sur l’Agriculture, que nous aimons tous deux. Si vous en êtes curieux, demandez-la à M. d’Argental ou à M. Thieriot ; elle ne vaut pas le port.

Je vous suppose à Paris, sanum et hilarem ; je suis hilaris, mais non sanus : si j’avais de la santé, on verrait beau jeu…

Adieu ; je vous embrasse tendrement. V.


4498. — À M. DAMILAVILLE.
26 mars.

J’envoie aux amis ce rogaton ; cela amuse un moment.

J’ai reçu la fade imitation[1] de la Mort et de l’Apparition du révérend Père Berthier.


Ô imitatores, servum pecus ! · · · · ·

(Hor., lib. I. ep. XIX.)

L’épigramme[2] sur ce pauvre La Coste, associé de Fréron, vaut mieux, et n’est point imitée.

Je fais mes compliments à mes frères, et je retourne à mes maçons.


Diruit, ædificat · · · · ·
Insanire putes, etc.

(Hor., lib. I, ep. i.)

4499. — À M. LE BRUN.
Aux Délices, 26 mars.

Je confie, monsieur, à votre probité, à votre zèle, et à votre prudence, qu’un gentilhomme des environs de Gex, nommé M. de Crassier[3], capitaine au régiment de Deux Ponts, nous a demandé Mlle Corneille en mariage pour un gentilhomme de ses parents.

Celui qui avait cette alliance en vue demandait une fille noble, bien élevée, et dont les mœurs convinssent à la simplicité d’un pays qui tient beaucoup de la Suisse. Le hasard a fait

  1. Sans doute la Relation de la maladie, de la confession, et de la fin de M. de Voltaire ; Genève, 1761, in-12 ; facétie anonyme de Sélis, mort en 1802. (Cl.)
  2. Voyez cette épigramme, tome X, dans les Poésies mêlées, année 1761.
  3. Crassy, que Voltaire écrit quelquefois Crassier.