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· · · · · Interea facit indignatio versum.

(Juven., sat., i, lib. I, v. 79.)


Je vous envoie mes motifs de consolation. Courage, mon cher élève ; le public vous nomme, et il siffle l’abbé Trublet[1]. Vous avez pour vous Mme de Pompadour et vos talents. Puissiez-vous revenir aux Délices, et ne jamais souper avec M. et Mme de Wolmar !

Je vous embrasse de tout mon cœur.


4495. — À M. LEKAIN.
Au château de Ferney, 23 mars.

Nous comptions sur vous, et nous ne comptons plus sur rien que sur notre amitié pour vous et sur vos sentiments. Mandez-nous, mon cher Roscius, ce que c’est que votre triste aventure, à laquelle nous nous intéressons bien vivement, Mme Denis et moi. Il y a près d’un mois que je n’ai reçu de lettres de M. d’Argental. Le petit Prault ne m’a pas seulement envoyé un exemplaire de Tancrède. Vous voyez que je suis aussi abandonné que vous êtes persécuté. Au surplus, prenez tout gaiement ; faites-vous applaudir, cela console de tout.

J’ignore si on pourra déterminer Mlle Dumesnil à jouer Clytemnestre ; mais je sais que vous ferez bien valoir le rôle d’Oreste. Je suis déterminé à ne rien donner à moins qu’on ne joue cette pièce ; vos camarades me doivent peut-être cette complaisance. Je vous prie d’en parler à M. d’Argental, et de me répondre sur tous ces articles ; celui qui vous regarde est le plus intéressant pour moi. Je vous embrasse.


4496. — À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA[2].
À Ferney, pays de Gex, par Genève, 25 mars.

Madame, Votre Altesse sérénissime daigne bien connaître mon cœur : je suis attaché à votre grande maîtresse, et pour elle-même, et pour vous. Votre amitié prouve combien elle est digne d’être aimée. Je supplie Votre Altesse sérénissime de vouloir bien me permettre que j’insère dans ce paquet un petit mot qui lui fasse connaître que je lui suis attaché, comme je l’étais

  1. Nommé à l’Académie française à la place de Belle-Isle, il y fut reçu le 13 avril 1761.
  2. Éditeurs, Bavoux et François.