Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si je la trouve, vous l’aurez sur-le-champ. Je vous demande en grâce de ne pas laisser ignorer à votre ambassadeur malade le vif intérêt que je prends à sa santé. Vous le guérirez, j’en réponds. Il n’a que trente-quatre ans, et j’en ai soixante et onze.

P. S. Je n’aurai pas le dernier ; croyez qu’il y a une très-grande différence entre Paris et une petite ville, que la plaisanterie de Hume est fort bonne, et que celle des Dialogues chrétiens est fort triste. Je ris pour Paris, mais je ne ris point pour Genève. Non omnibus video. Je prends ici la chose très-sérieusement, et je ne veux pas accoutumer des faquins de libraires à abuser de mon nom. Je dirai à Vernet qu’il est un fripon, quand il me plaira ; mais je ne veux pas qu’on me le fasse dire. Mon cher Esculape, croyez-moi, aimez la franchise de mon caractère.


4286. — À M.  LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[1].
Aux Délices, 3 octobre.

Signor mio amabile, caro protettore di tutte le buone arti, vi ho scritto per mezzo d’un cavalière chiamato M.  Hope, mezzo Inglese, mezzo Ollandese, e richissimo, dunque tre volte libero. Egli va a vedere tutta l’Italia et la Grecia ancora.

Ringrazio la sua cortesia per i primi versi della traduzione del Tancredi. Prego il gentile poeta[2] che mi fa l’onore d’abbellirmi di fermarsi un poco, perche la tragedia di Tancredi si rappresenta in Parigi molto différente da quella ch’io vi mandai troppo frettolosamente. Bisogna sempre ripulire le nostre opère,


Et male formatos incudi reddere versus.


Ecco dunque i nostri comici trastulli andati al diavolo col bel tempo. Ilo fatto sempre i vecchio sul mio piccolo teatro, e l’ho rappresentato troppo naturalmente. La mia vecchiezza non mi concede la licenza di venire à Bologna. Venite dunque ad poveras Delicias meas[3].

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Paradisi.
  3. Traduction : Seigneur très-aimable, protecteur des beaux-arts, je vous ai écrit par l’intermédiaire d’un cavalier nommé M.  Hope, demi-Anglais, demi-Hollandais, et richissime, par conséquent trois fois libre. Il va visiter toute l’Italie et la Grèce par-dessus le marché.

    Je rends grâce à votre courtoisie pour les premiers vers de la traduction de