Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4372. — À M. PRAULT FILS[1].
Aux Délices…

… Au reste, je n’ai jamais mis mon nom à aucun de mes ouvrages. Je ne le mets pas même à la fin de mon épître à Mme de Pompadour. On sait assez que Tancrède est de moi.

J’ajoute encore que le manuscrit que je viens d’envoyer à M. d’Argental est chargé de notes marginales instructives qui contribueront à votre débit.


4373. — À M. THIERIOT[2].
15 décembre.

Il y a longtemps que l’ami Thieriot voulait avoir un des chants de la Pucelle, ouvrage que personne ne connaît, et dont il n’a jamais paru que des fragments altérés. Voici un chant que j’ai retrouvé ; c’est le dernier : ce n’est pas le plus gai ; mais j’envoie ce que je trouve dans mes paperasses. Si cela peut amuser M. Damilaville et M. Thieriot, l’auteur joyeux en sera plus joyeux.

L’ami Thieriot pourra divertir beaucoup l’ami Protagoras, en lui disant que j’ai chassé les jésuites d’un domaine considérable qu’ils avaient près de mon château. Ils l’avaient usurpé sur de pauvres gentilshommes, mes voisins, dont j’ai pris hautement la cause : les jésuites se sont soumis ; cela ne leur était jamais arrivé. La province me bénit, et moi je bénis Dieu.


4374. — À M. DE BRENLES.
Aux Délices, 16 décembre.

Vous souvenez-vous de moi ? Pour moi, je vous aimerai toujours, quoique je ne sois plus Suisse. Voici, mon cher monsieur, de quoi il est question. Vous savez que j’ai acheté des terres en France pour être plus libre ; une descendante du grand Corneille vient dans ces terres ; vous serez peut-être surpris qu’une nièce de Rodogune sache à peine lire et écrire ; mais son père, malheureusement réduit à l’état le plus indigent, et, plus malheureusement encore, abandonné de Fontenelle, n’avait pas eu de quoi donner à sa fille les commencements de la plus mince éduca-

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.