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3835. — À M.  DUPONT,
avocat.
Aux Délices, 29 avril.

Il y a longtemps, mon cher Dupont, que j’ai mandé à M.  le prince de Beaufremont le résultat des Goll ; il se pourra que sa réponse tardera un peu de temps ; le procès des Français et des Hanovriens attire un peu plus son attention que celui qui est entre vos mains. Les Français ont gagné un incident ; mais il y aura encore bien des chances à essuyer. Puissent les Goll finir les leurs ! j’espère que tout ira comme je le voulais. Ces petits succès m’arrivent rarement ; celui-ci me sera cher, s’il vous en revient quelques petits avantages. J’ai cette affaire à cœur uniquement pour vous ; c’est dans cette vue que j’avais écrit à Mme  Goll avant que vous m’eussiez envoyé l’ultimatum de la négociation. Adieu : je voudrais m’entretenir avec vous plus longtemps, mais ma mauvaise santé et quelques affaires me rendent paresseux avec vous sans me rendre moins sensible. V.


3836. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur.
Manheim, ce 29 avril.

L’Oraison funèbre d’un cordonnier[1], que vous m’avez envoyée, monsieur, m’a paru aussi singulière par la façon dont elle est écrite, et à cause de celui qui l’a écrite, que l’Ode sur la mort de madame la margrave m’a paru sublime, et portant presque à chaque strophe quelque vérité frappante avec elle.

J’espère, quand j’aurai le plaisir de vous revoir, que vous apporterez encore quelque bel ouvrage nouveau que vous aurez composé. Vous savez le cas que je fais de votre personne, de vos ouvrages, l’empressement que j’ai toujours d’en profiter, et la vraie estime que j’ai toujours pour le petit Suisse.


Chaules-Théodore, électeur.

3837. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[2].
Délices, 2 mai.

Le roi de Prusse m’écrit tous les ordinaires ; mais il ne me fera jamais quitter mes terres pour lui. Qu’il prenne garde que cette année on ne lui prenne les siennes.

  1. Voyez la note 3. page 74, et page 104.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.