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lands, wich are free from all tributes, I am the more indebted to my king.

If I were an exile, I should not have obtained, from my court, many a passport fort English noblemen. The service I rendered to them entitles me to the justice I expect from the noble author.

As for religion, I think, and I hope he thinks with me, that God is neither a presbyterian, nor a lutheran, nor of the low church, nor of the high church, but God is the father of the noble author and mine.

I am, with respect, his most humble servant.

Voltaire,
gentleman of the King’s Chamber.

4255. — À M.  DE CHENEVIÈRES.
Aux Délices, 16 septembre[1].

Mon cher confrère, si je n’étais pas aux Délices, j’aurais voulu être à Maisons ; c’est vous qui faites admirablement bien les honneurs de ma chambre. Vos vers sont charmants. J’ai ouï dire que M.  de Soyecourt est digne de son beau château et de vos vers aimables. J’ai bâti un petit Maisons, mais non pas une petite maison. J’ai fait en miniature, à Ferney, à peu près ce que Maisons est en grand. Une maison, n’eût-elle que soixante-dix pieds de face, fait honneur à son maçon quand elle est bâtie avec goût ; sans goût il n’y a rien.

Nous jouons demain Alzire, à Tournay, et puis Tancrède, et puis Mahomet, et puis les Ensorcelés. Nous avons des spectateurs qui ont fait plus de cent lieues pour venir nous voir ; entre autres, M.  le duc de Villars. Tout cela loge aux Délices, sans que personne soit gêné. N’est-il pas vrai que vous viendriez aussi si vous pouviez ? Je tiens Mme  Denis infiniment supérieure à Gaussin, et presque égale à Clairon. Mlle  de Bazincourt est une très-bonne confidente ; cependant vous ne viendrez pas.

Je vous embrasse.

  1. Cette lettre est de 1760, et non de 1761, comme l’ont cru les éditeurs MM.  de Cayrol et François. (G. A.)