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3772. — À M. DE CHAUVELIN[1].
Aux Délices, route de Genève, 9 février.

Vous pardonnerez, monsieur, à un ignorant cette seconde requête. Je pourrais dire qu’il est inouï qu’on demande le centième denier d’une chose qui ne le doit pas, avant même qu’on soit en possession. Mais il n’y a rien d’inouï : il y a seulement des choses un peu rares. Je mets de ce nombre votre équité et les bontés dont vous avez toujours honoré le vieux Suisse V., qui vous sera toujours attaché avec un tendre respect.


requète.
15 février 1759.

Le sieur de Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi, étant mieux informé, représente que non-seulement il ne doit pas le centième denier pour la promesse par lui faite au sieur président de Brosses d’employer douze mille livres à sa propre volonté et convenance, dans trois ans, en réparations au château de Tournay, mais qu’il ne doit pas non plus le centième denier pour le bail à vie fait avec ledit sieur président, attendu qu’un bail à vie n’est point une mutation et une translation de propriété ; qu’ainsi le sieur Girard, receveur ou directeur de la ferme du domaine à Dijon, n’est pas recevable dans l’évaluation qu’il fait ; ledit Girard abusant d’autant plus de son emploi qu’il demande ce payement injuste avant même que le complaignant soit en possession de la terre dont il ne doit jouir que le 22 février.


3773. — À M. BERTRAND.
10 février.

Vous connaissez peut-être les nouvelles ci-jointes, mon cher ami. J’envoie aux seigneurs curateurs un Mémoire[2] accompagné du certificat du décret de prise de corps contre Grasset, convaincu de vol à Genève.

Le libelle est saisi et défendu à Genève. Je sais que ce fatras est très-ennuyeux ; mais un fripon n’en est pas moins punissable parce qu’il est un sot. Je vous prie de voir le Mémoire envoyé aux seigneurs curateurs, dont un double a été dépêché à l’Aca-

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Il est tome XXIV, pages 85 et suivantes.