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peu de correspondances ; je sais seulement, en général, qu’on m’y attribue souvent des ouvrages que je n’ai pas même lus. Les vôtres, monsieur, serviront à me désennuyer de ceux qui me sont venus de ce pays-là.

Vous me donnez trop de louanges ; mais vous savez, vous qui êtes avocat, que la forme emporte le fond. Elles sont si bien tournées qu’on vous pardonnerait même le sujet.


4119. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
Aux Délices, 11 mai.

ACTE V. SCÈNE II.

MÉDIME, armée ; soldats dans l’enfoncement

(A son père.)                                    (A sa suite.)

Non, n’allez pas plus loin. — Frappez ; et vous, soldats,
Laissez périr Médime, et ne la vengez pas.
Vous n’avez que trop bien secondé mon audace ;
J’ai mérité la mort, méritez votre grâce ;
Sortez, dis-je.

MOHADAR[1]

Ah, cruelle ! est-ce toi que je voi ?

MÉDIME, en jetant ses armes.

Pour la dernière fois, seigneur, écoutez-moi.

. . . . . . . . . .


Je baise cette main dont il faut que j’expire ;
Mais, pour prix de mon sang, pardonnez à Ramire :
C’est assez vous venger, et ce sang à vos yeux,
Ce sang, qui fut le vôtre, est assez précieux.

Peut-être ces deux derniers vers, prononcés avec une grandeur mêlée de tendresse, pourront faire quelque effet.

N. B. que dans la dernière scène Mohadar dit :

J’ai trop vu, je l’avoue, en ce combat funeste.


Il y avait :

J’ai trop vu, malgré moi, dans ce combat funeste[2],


et cela faisait deux malgré moi en deux vers.

  1. Le personnage appelé Mohadar dans la pièce, quand elle était intitulée Fanime ou Médime, est nommé Benassar dans Zulime. Les vers rapportés ici sont dans Zulime, acte V, scène iii.
  2. Acte V, scène iii.