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Je désire que ceci se puisse faire d’accord et de bonne grâce avec M. de V. : il faudra lui demander son temps et son jour. Mon intention n’est point du tout de l’inquiéter ; il est fort le maître de faire ce qui lui plaira. Mais comme il va souvent fort vite, il est juste que les choses ne puissent être dégradées sans retour.

Par parenthèse, dites-moi, je vous prie, s’il a payé à Charlot les moules de bois qu’il me donna la commission, lorsque fêlais là-bas, de lui faire fournir par ce pauvre diable, qui certainement ne peut ni ne doit en être le payeur. Au reste, je crois que vous avez fini le compte avec Charlot pour la vente de bois qui lui a été faite de mon temps.


3970. — À M. BERTRAND.
10 novembre.

Je n’ai que le temps, mon cher monsieur, de vous dépêcher ces trois exemplaires dont vous daignez faire usage. Je vous remercie de la bonté avec laquelle vous faites valoir mes travaux helvétiques. Cet enfant-là a été fait presque tout entier en Suisse ; vous êtes son parrain à Berne. Puisse l’état déplorable de ma santé me permettre de venir vous faire mes tendres remerciements ! V.


3971. — À M. JEAN SCHOUVALOW.
Au château de Tournay, 11 novembre.

Monsieur, M. de Soltikof s’est chargé de vous faire parvenir un petit ballot, contenant quelques imprimés et quelques manuscrits pour votre bibliothèque. J’offre à Votre Excellence ces fruits de ma petite terre, en attendant que je puisse lui envoyer ceux qu’elle a fait naître elle-même, et qui sont le produit de votre glorieux empire.

Je n’ai jamais tant désiré de m’attirer l’attention des lecteurs que depuis que je suis devenu votre secrétaire : car, en vérité, je n’ai que cette fonction ; et, si vous en exceptez le manuscrit du général Le Fort, et quelques autres pièces que j’ai consultées, tout a été fidèlement écrit sur les Mémoires que vos bontés m’ont fait tenir. Vous aurez incessamment un volume entier, qui est poussé non-seulement jusqu’à la victoire de Pultava, mais qui embrasse toutes les suites de cette journée mémorable.

Je vous avouerai que j’ai toujours besoin de nouveaux éclaircissements sur la campagne du Pruth. Cette affaire n’a jamais été fidèlement écrite, et le public est aussi incertain qu’il est