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avoir la charité d’envoyer chercher le procureur Larcher. Ce pauvre homme a trois témoins qui peuvent déposer que la vache saisie n’avait commis aucun dégât ; on n’a point voulu les écouter, et tout se borne à demander beaucoup d’argent ; je crois remplir mon devoir en demandant instamment votre protection pour ceux qu’on opprime.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,


Voltaire.

3863. — À M.  LE CONSEILLER LE BAULT[1].
Aux Délices, 4 juin.

Je suppose, monsieur, que M.  Tronchin vous a payé votre bon vin, dont je vous remercie, et que je bois à votre santé. Je vous supplie de vouloir bien m’en envoyer autant toutes les années, tant qu’il plaira à la nature de me permettre de boire.

J’ai la fantaisie de cultiver dans mon terrain hérétique quelques ceps catholiques : serait-ce prendre trop de liberté que de m’adresser à vous pour avoir deux cents pieds des meilleures vignes ? Ce n’est qu’un très-petit essai que je veux faire. Je sens combien ma vilaine terre est indigne d’un tel plant. Mais c’est un amusement dont je vous aurais l’obligation.

Je m’y prends à l’avance pour obtenir cette faveur. Aussi le principal objet de ma lettre est de vous remercier du fruit de la vigne que je vous dois, plutôt que de vous demander des vignes. Je vous prie de prendre très-sérieusement mes remerciements, et de ne vous moquer que le moins que vous pourrez de ma proposition.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. Voltaire.


3864. — À M.  DE SOLTIKOF[2].

J’abuse des bontés de M.  de Soltikof. Je le supplie de me mander comment on écrit le nom des sectaires appelés dans

  1. Éditeur, de Mandat-Grancey. — En entier de la main de Voltaire. (Note du premier éditeur.)
  2. Soltikof, neveu du feld-maréchal de ce nom, était sans doute un des quatre jeunes Russes dont il est question dans les lettres de Voltaire à Schouvalow, du