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sophe[1] un peu plus dur, dont vous me parlez, je crois ne qu’il ne sera heureux ni sur les bords de la Sprée, ni sur les bords de la Seine. On dit que ce n’est pas chose aisée d’être heureux :


· · · · · · · · · · · · · · · Hic est,
Est Ulubris, etc · · · · · · · · · · · · · · ·

(Hor., lib. I, epitre xi, v. 29.)


Je ne reçois que des lettres remplies d’indignation et de mépris pour ces insolents Mémoires de Mme de Maintenon. Je vous avoue que c’est une espèce de livre toute neuve. Le faquin parle de tous les grands hommes, de tous les princes, comme s’il avait vécu familièrement avec eux, et débite ses impostures avec un air de confiance, de hauteur, de familiarité, de plaisanterie, qui en imposera aux barons allemands et aux lecteurs du Nord. On me conseille de le confondre dans quelques notes, au bas des pages du Siècle de Louis XIV, qu’on réimprime avec l’Histoire générale.

Si les Mémoires de ce Cosnac[2] sont imprimés, je vous prie de me les envoyer. Vous avez la voie sûre de M. Bouret. Puis-je m’adresser à vous, mon ancien ami, pour les livres que vous jugerez dignes d’être lus ? Vous m’aviez promis les deux sermons[3] de Lambert.

Je ne vous ai point envoyé l’énorme édition des Cramer, parce que j’ai jugé que vous auriez presque en même temps celle[4] de Paris ; cependant, si vous en êtes curieux, je vous la ferai tenir. Il y a bien des fautes ; je suis aussi mauvais correcteur d’imprimerie que mauvais auteur. Interea vale et scribe, amice, amico veteri.


3204 — À M. L’ABBÉ DE VOISENON.
Aux Délices, 24 juillet.

Vraiment, notre grand-aumônier, c’est bien à un vieux Suisse de faire des épithalames !


Vous êtes prêtre de Cythère ;
Consacrez, bénissez, chantez

  1. Mupertuis.
  2. Daniel de Cosnac, né en 1626, évêque de Valence, puis archevêque d’Aix, mort en 1708.
  3. Les poëmes de la Loi naturelle et du Désastre de Lisbonne, dont une nouvelle édition paraissait depuis la fin de juin.
  4. Imprimée par Lambert, à qui Voltaire faisait présent de ses ouvrages comme aux Cramer.