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aussi que les filles, qui logent en haut, mettent leurs lits dans l’ancienne maison, ou ailleurs. Ce sera l’affaire de peu de jours. J’ai extrêmement à cœur ce petit ouvrage, qui rendra la maison plus propre. Je vous prie d’ordonner qu’on fasse travailler les chevaux, sans les trop fatiguer. Nous ne partons pour Berne que samedi matin.

Je ne puis trop vous remercier de l’attention que vous avez eue de faire observer à MM. Cramer qu’il faut donner un coup de ciseau à tous les cartons. Ayez, je vous prie, le soin de les engager à n’y pas manquer.

Je vous embrasse ; j’ai grande envie de vous revoir.


3172. — À M. COLINI.
À Monrion, 15 mai.

La bise nous a retenus ; nous ne partons pour Berne que demain dimanche, au matin. Je suis très-sensible à tous vos soins. Je recommande à votre grande industrie la porte grillée qui ne ferme point. Si vous en venez à bout, je vous croirai un grand architecte. Pourriez-vous vous amuser à faire un nouveau plan du jardin des Délices, où il n’y eût que des points en crayon ? Nous le remplirons ensemble à mon retour.

Je compte sur les coups de ciseaux des fratelli Cramer ; je voudrais aussi qu’ils allassent lentement avec Louis XIV[1] à qui j’ai encore quelques coups de pinceau à donner. Mme Denis vous a demandé un manteau fourré qui deviendra inutile ; il ne le sera pas d’avoir nos lettres. Je crois qu’on pourrait les adresser à Berne, où nous resterons quatre ou cinq jours au moins.

Allez un peu aux nouvelles chez le résident[2]. Il faut savoir se i Francesi abbiano battuto, o lo siano stati.

Mme Denis, notre surintendante, approuve beaucoup le marché de la paille.

Addio, caro. V.

  1. Le Siècle de Louis XIV faisait partie de l’édition de 1756 de l’Essai sur l’Histoire générale devenu Essai sur les Mœurs.
  2. Montpérou, nommé dans la lettre 2914.