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deux retraites, quelques bouteilles de vin de M. Le Bault, votre compatriote, et de temps en temps bonne compagnie, voilà de quoi ne pas regretter Paris.


Omitto mirari beatæ
Fumum et opes strepitumque Romæ.


Ces retraites surtout conviennent à un malade qui ne peut guère sortir de chez lui. Si j’avais de la santé, je viendrais vous voir à Dijon. Mais vous, qui vous portez bien, vous devriez bien venir faire un pèlerinage chez nos bons Suisses.

Adieu, monsieur ; il n’y a point de Suisse qui vous soit plus sincèrement attaché que l’ermite V.


3524. — À M. PALISSOT.
Lausanne, 12 janvier.

Tout ce qui me viendra de vous, monsieur, me sera toujours très-précieux, et j’attends avec impatience les Lettres[1] que vous m’annoncez. Si vous revenez chez les hérétiques, après vous être muni d’indulgences à Avignon, je vous ferai les honneurs de Lausanne, mieux que je ne vous fis ceux de Genève. Vous y verrez une plus belle situation. J’y possède une maison charmante. Mes retraites sont un peu épicuriennes. Mon ermitage des Délices, auprès de Genève, est un peu mieux qu’il n’était. Celui de Lausanne est pour l’hiver, les Délices pour les belles saisons ; et en tout temps je serai charmé de vous recevoir.

Je suis bien fâché que votre aimable compagnon[2] de voyage nous ait été enlevé. Nous le regretterons ensemble, et vous me consolerez de sa perte. Ma mauvaise santé me laissera assez de sensibilité pour être bien vivement touché des agréments de votre commerce. Je parle souvent de vous avec M. Vernes. Vous avez en nous deux vrais amis. V.


3225. — À M. SÉNAC DE MEILHAN[3],
chez m. de sénac, premier médecin du roi, à versailles.
À Lausanne, 12 janvier.

Mes yeux ne sont pas trop bons, monsieur, mais ils ont grand plaisir à lire vos lettres. Vous jugez très-bien ; il y a des vers un

  1. Petites Lettres sur les grands philosophes, par Palissot, 1707, in-12.
  2. Patu ; voyez tome XXXVIII, page 501.
  3. Cette lettre est dans Beuchot ; M. de Lescure, dans son volume les Auto--