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Mon suffrage sur votre excellente lettre n’est pas d’un grand poids ; mais je ne puis assez vous dire combien je suis content, et combien je désire que des vues aussi sages et utiles à l’Europe soient couronnées du succès par la continuation de vos soins éclairés et les suites de votre crédit sur l’esprit du roi de Prusse et de madame sa sœur, et leur confiance en vous. De mon côté, je ne perdrai pas un instant pour tout ce dont je serai chargé.


NOTE EN RÉPONSE, DICTÉE PAR M. LE CARDINAL DE TENCIN
à m. tronchin.

Le plan est admirable ; je l’adopte en entier, à l’exception de l’usage qu’il voudrait faire de moi en me mettant à la tête de la négociation. Je n’ai besoin ni d’honneurs ni de biens, et, comme lui, je ne songe qu’à vivre en évêque philosophe. Je me chargerai très-volontiers de la lettre de madame la margrave, et je pense qu’elle ferait très-bien, dans la lettre qu’elle m’écrira, d’y mettre les sages réflexions que M. de Voltaire emploie dans la sienne, concernant l’agrandissement de la maison d’Autriche. Elle ferait bien de me dire quelque chose de flatteur pour l’abbé de Bernis, qui a les affaires étrangères et le plus grand crédit à la cour.

Apparemment que si ce projet s’exécute, le paquet de madame la margrave me parviendra par M. de Voltaire.


3437. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Manheim, ce 23 octobre.

J’ai reçu, monsieur, avec bien de la reconnaissance, l’importante nouvelle que vous m’avez communiquée ; vous pouvez être persuadé du secret inviolable que je vous garderai. Vous me donnez, dans cette occasion, une preuve bien réelle des sentiments que vous voulez bien avoir pour moi. Je serai très-charmé d’être à portée de pouvoir vous faire plaisir, et vous témoigner la reconnaissance et la parfaite estime avec lesquelles je suis, etc.


Charles-Théodore, électeur.

3438. — À M. THIERIOT.
Au Chêne, 26 octobre.

Je vous envoie, mon cher ami, la réponse que je devais à M. d’Héguerty[1] : elle a traîné quelques jours sur mon bureau.

  1. Ce négociant, qui avait fait paraître, en 1754, un Essai sur les intérêts du commerce maritime, venait de publier (1757, deux volumes in-12) des Remarques sur plusieurs branches de commerce et de navigation, et il avait envoyé cet ouvrage à Voltaire.