Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tâcher de rendre à mon oncle sa santé, et pour chercher à tout concilier et surtout à l’empêcher d’écrire contre Maupertuis, parce que je sais que cela déplaît au roi ; il m’a tout promis, et le roi verra qu’actuellement il ne fera pas un pas ni une seule démarche qui puisse jamais lui déplaire. Je n’ai osé parler encore au roi de tout ce que je vous mande. Milord Maréchal connaît mes sentiments, et je puis vous répondre que je donnerais tout ce que je possède au monde pour que le roi voulût pardonner à mon oncle et lui rendre sa protection. Je compte sur votre amitié, et j’espère que vous ferez tout ce que vous pourrez pour obtenir la miséricorde du roi. Je vous en aurai la plus vive obligation. Mes malheurs ne sont rien, et je les oublierai tous si le roi veut bien oublier tous les torts de mon oncle et lui pardonner. Adieu, monsieur, je ne peux vous en dire davantage, car je me sens fort mal dans ce moment-ci.

Depuis cette lettre écrite, M. de Voltaire, qui de son côté est au lit très-malade, et qui ne peut écrire, joint sa prière à celle de Mme  Denis. Il compte sur les bons offices de Son Excellence les plus prompts et les plus pressants, et le supplie instamment de faire parvenir au roi la lettre de Mme  Denis à Sa Majesté.


2593. — RAPPORT DE M. LE BARON DE FREYTAG
à m. de fredersdorff[1].
23 juin.

Hochwohlgeborner Herr,
Hochgeehrtester Herr Geheimder Kämmerier,

Euer Hochwohlgeboren venerirliche vom 11. und 16, d. sind richtig eingegangen ; in dem ersteren war die Gesinnung wie angefangen also fortzufahren, in dem letztern aber, dass ich den von Voltaire unter gewissen Bedingungen eines Reverses in Höflichlkeit erlassen sollte ; welches wir auch gar zu gerne exequiret hätten, um von dieser übergrossen Last, welche uns dieser Mann machet, los zu sein. Allein da er aus nichtswürdigen erfundenen und falsch erdachten Ursachen, seiner gegebonen Parole zuwider, sich mit seinen besten Sachen den Tag vor Ankunft Euer Hochwohlgeboren letzterem, vor welchem Schreiben er sich gefürchtet, auf flüchtigen Fuss gesetzet, so hat die Sache dadurch eine ganz andere face bekommen.

Es war gegen 3 Uhr Nachmittag Mittwoch den 20. dieses, da mir der ini Löwen, als dem Quartier des von Voltaire, von mir bestellte Spion in vollem Athem die Nachricht überbrachte, der Voltaire seie eschappiret. Zu allem Unglück war weder mein Sekretair noch ein Bedienter im Hause ;

  1. Éditeur, Varnhagon von Ense.