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voie je peux vous envoyer le payement de la souscription de l’année. On m’a dit que M. Rousseau, citoyen de Genève, qui est actuellement à Paris, travaille avec vous à cet ouvrage. Je vous en fais mon compliment à tous deux. Je suis ici dans une petite solitude, presque sans livres et éloigné de mes papiers. Si jamais je trouve sous ma main quelque chose que vous vouliez honorer d’une place dans votre recueil, je me ferai un vrai plaisir de vous l’envoyer, mais vous n’aurez pas besoin de ce secours. Si vous avez l’inscription arabe dont vous parlez, je vous serai obligé de me la faire tenir. Au reste, monsieur, je n’ai que des grâces à vous rendre, mais le public vous aura encore plus d’obligations que moi.

J’ai l’honneur, etc.


3108. — À. M. DE GAUFFECOLRT,
à genève.
À Monrion, près de Lausanne, 1er février 1756.

Dans le temps, mon cher monsieur, que vous m’envoyiez un reçu fort inutile, je vous en préparais un qui n’est pas plus nécessaire. Ces bagatelles se trouvent dans la grande Bible de M. Grand, à Lausanne, et de M. Cathala, à Genève ; cependant prenez toujours ce chiffon de commentaire.

Il se pourrait bien faire que le traité du roi de Prusse le conduisît au comble de la gloire, et le rendît médiateur nécessaire entre l’Angleterre et la France. Je serais bien fâché qu’on perdît du monde à Cassel pour la religion : cette mode devrait être passée. M. Liébaut m’a écrit ; il a chargé sa mémoire d’un ouvrage fort incorrect, et fort différent de celui que vous avez eu. Il court à Paris une petite pièce d’environ trente vers sur le désastre de Lisbonne[1] ; on la dit un peu vive ; on me l’attribue ; je suis accoutumé à être calomnié.

Bonsoir, mon cher philosophe ; je vous remercie d’avoir présenté mes respects à Mme d’Épinay, puisqu’elle est philosophe aussi. V.

  1. Une pièce en trente-six vers, que Grimm transcrit dans sa Correspondance, en janvier 1756, était attribuée à Voltaire, mais parait être de Ximenès. Le poëme de Voltaire sur le même sujet est un peu plus étendu : il a deux cent trente-quatre vers ; voyez tome IX.