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Mme  Denis se donne actuellement le tourment d’arranger notre retraite de Monrion. Nous avons eu aujourd’hui presque tout Lausanne. Je me flatte que les autres jours seront un peu plus à moi ; je ne suis pas venu ici pour chercher du monde. La seule compagnie que je désire ici, c’est la vôtre. Peut-être que le docteur Tronchin ne sera pas inutile à votre santé ; vous êtes dans l’âge où les estomacs se raccommodent, et moi dans celui où l’on ne raccommode rien. Sans doute vous trouverez bien le moyen d’amener votre enfant[1] avec vous. Si ma pauvre santé me permettait de lui servir de précepteur, je prendrais de bon cœur cet emploi ; mais la meilleure éducation qu’il puisse avoir, c’est d’être auprès de vous.

Ma chère nièce, mille compliments à tout ce que vous aimez.


3081. — À MM.  LES FRÈRES CRAMER[2].
À Monrion, près de Lausanne, 16 décembre 1755.

Vous êtes, messieurs, trop bons chrétiens, et vous avez malheureusement trop de part à l’aventure de Lisbonne pour n’avoir pas imprimé au plus vite le sermon qui désarmera la vengeance divine, et après lequel il n’y aura jamais de tremblement de terre. Je me flatte que vous aurez eu la bonté d’envoyer les premiers exemplaires au prédicateur ; je vous prie de vouloir bien m’en donner avis, afin que je puisse me vanter à lui d’avoir coopéré à cette œuvre pieuse.

S’il vous manque encore quelque chapitre profane pour compléter certains mélanges, vous n’avez qu’à écrire à un profane, à Monrion, et il sera votre manufacturier.

Mes obéissances à Mmes  Cramer et à M.  de Courbone. J’embrasse tendrement les deux frères[3]. V.


3082. — À M.  LE CONSEILLER LE BAULT[4].
À Monrion, près de Lausanne, 16 décembre 1755.

Monsieur, vos bontés augmentent le regret que j’aurai toujours de n’avoir pas pu assez profiter de votre séjour à Genève,

  1. Voyez lettre 2944.
  2. Six Lettres inédites de Voltaire, broch. in-8° (sans lieu ni date) de M.  Cl. Perroud.
  3. Le cachet de cette lettre est de cire rouge, avec armoiries. La dernière ligne seule semble être de la main de Voltaire.
  4. Lettres de Voltaire à M.  le conseiller Le Bault, publiées par M. Ch. de