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rier des lettres a manqué aujourd’hui ? Dieu nous en préserve ! les Alpes sont un bon contre-poids aux secousses, elles sont en tous sens l’asile du repos.

Les protestants sauvés à Lisbonne, et l’Inquisition engloutie, ne sont pas l’effet des prières de saint Dominique. Adieu, monsieur ; adieu, homme aimable et essentiel, jusqu’au moment où je pourrai vous renouveler, à M.  de Brenles et à vous, mes deux parrains dans ma régénération de pays de Vaud, combien je vous aime et vous respecte. V.


3074. — À M.  DUPONT,
avocat.
Aux Délices, près de Genève, 3 décembre.

Je reçois dans le moment, mon cher monsieur, une lettre de M, Turckeim, par laquelle il me mande que le sieur Schœpflin a satisfait à sa dette. Je n’ai donc autre chose à faire qu’à vous prier de rengainer, et à vous marquer, comme je pourrai, ma reconnaissance. Nous allons passer l’hiver à Monrion, Mme  Denis et moi. Je vous assure que je serais bien tenté de faire un petit tour à Colmar, s’il n’y avait pas de jésuites[1]. Je crois qu’il me faudrait auprès d’eux une sauvegarde de Nicolas Ier[2].

Dites, je vous prie, à Mme  de Klinglin qu’elle m’a joué un tour affreux ; elle a été à Saint-Claude, à six lieues de mes Délices. Si elle m’en avait informé, je serais venu lui faire ma cour ; elle sera cause que je ferai un voyage à Colmar.

Sur la nouvelle de l’anéantissement du Portugal, on se prépare à de nouveaux opéras en Italie, on va donner de nouvelles comédies à Paris, et on y fait une loterie de trente millions. Je vous souhaite le trentième, mon cher ami.


3075. — AU SECRÉTAIRE D’UNE ACADÉMIE DE PROVINCE[3].
Aux Délices, 6 … 1755.

Les imputations calomnieuses sous lesquelles veulent m’accabler de soi-disant littérateurs qui sont gens de lettres comme

  1. Voyez lettre 2814.
  2. Voyez la note, tome XII, page 429.
  3. Publiée par M.  G. Brunet dans le Bibliophile belge, tome III, avec la date du 6 septembre 1756. M.  G. Brunet n’a point publié cette lettre d’après l’autographe, mais d’après une première impression dans le Bulletin polymathique de Bordeaux (1804-1820). L’année est évidemment erronée, la Lettre à l’Académie française étant du mois de novembre 1755. Quant au mois, novembre au plus tôt, et décembre au plus tard, paraissent préférables à septembre.