vers. Ce n’est pas que je sois fâché qu’on ait inséré des vers étrangers dans mon ouvrage ; au contraire, je suis très-obligé à ceux qui ont bien voulu me donner leurs secours pendant mon absence ; mais le public ne peut être content de ces vers : ils ressemblent à ceux : que dit Chimène[1] à Rodrigue ; mais ils ne sont ni si heureux ni si bien placés.
Rien n’est plus froid que des scènes où l’un répète qu’on mourra, et où un autre acteur conjure l’actrice de vivre. Ces lieux communs doivent être bannis ; il faut des choses plus neuves. Je vais écrire à M. d’Argental pour le supplier, avec la plus vive instance, de s’unir avec moi pour remettre les choses comme elles étaient. Je peux vous assurer que la scène ne sera pas mal reçue si vous la récitez comme je l’ai faite en dernier lieu.
Je n’ai que le temps, mademoiselle, de vous demander pardon de ces minuties, et de vous assurer de tous les sentiments que je vous dois.
Sur des lettres que je reçois de Paris je suis obligé, mon cher ange, de vous supplier très-instamment de faire réciter la scène dernière du quatrième acte comme je l’ai imprimée, en conservant les corrections que j’ai envoyées, et dont on a fait usage à Fontainebleau. Je sais bien, et je l’ai mandé plusieurs fois, qu’il faut dire :
Nous mourrons, je le sais · · · · · · · · · · · · · · ·
au lieu de
Tu mourras, je le sais · · · · · · · · · · · · · · ·
mais on me mande que les vers
Cependant du tyran j’irrite la furie ;
Je te laisse en ses mains, je lui livre ta vie[2] ;
et
· · · · · · · · · · · · · · · Je m’immole après toi ;
· · · · · · · · · · · · · · · Je t’en donne ma foi, etc.