Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avantages que M. de La Marche procure à la ville et aux lettres. Si ma santé peut devenir tolérable, je vous assure que je viendrai à Dijon passer une partie de l’hiver. Je suis tendrement attaché à M. de La Marche depuis mon enfance : ce serait une grande consolation pour moi de le voir encore avant de mourir ; mais je crains bien de n’avoir plus la force de faire des voyages.

Je vous dois, monsieur, les bontés de Mme  la baronne de Donop[1] ; elle m’a fait déjà l’honneur de m’écrire pour m’offrir ses bons offices. Tout le pays où je suis s’est empressé à me donner les marques les plus touchantes de bonne volonté ; mes maladies m’empêchent d’en profiter, mais elles me laissent un cœur bien sensible aux allonlions dont vous m’honorez.

Je vous prie de vouloir bien présenter mes respects à M. le premier président de La Marche. J’ai l’honneur d’être, avec toute la reconnaissance possible et avec les sentiments les plus tendres et les plus respectueux, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. V.


2883. — À M. DE BRENLES.
À Prangins, 18 février.

Voici, mon cher monsieur, ce tome troisième dont vous me faites l’honneur de me parler ; je vous envoie un exemplaire tel qu’il a été imprimé. J’y joins un autre exemplaire tel, à peu près, qu’il paraîtra dans l’édition complète de l’Histoire générale. Je vous prie de donner à M. Polier le volume relié, et de garder l’autre comme un manuscrit et une esquisse que mon amitié vous présente. Je mets dans le paquet une traduction de quelques poésies de M. Haller[2], que M. Polier avait bien voulu me prêter ; pardonnez-moi cette liberté.

Croyez-moi donc à la fin, monsieur, et soyez très-sûr que, si le goût d’une Parisienne m’a fait acquérir la jolie maison et le beau jardin des Délices, et si ma mauvaise santé me rapproche de Genève pour être à portée du docteur Tronchin, je prends Monrion uniquement pour me rapprocher de vous. Monrion sera le séjour de la simplicité, de la philosophie et de l’amitié.

L’acquisition auprès de Genève coûte très-cher ; le tout me reviendra à cent mille francs de France avant que je puisse en

  1. De la famille Turretin, une des plus considérables de Genève. Elle était femme d’un résident étranger.
  2. Voyez les lettres des 13 et 17 février 1759.