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seront pour l’été, Monrion pour l’hiver ; et vous, pour toutes les saisons. Je ne voulais qu’un tombeau, j’en aurai deux.


Te Ieneam moriens, déficiente manu.

(Tibulle, liv. I, élég. i. v. 64.)

2874. — DE M. JACOB VERNET[1].

Monsieur, la seule chose qui trouble la satisfaction générale de voir arriver parmi nous un homme aussi célèbre que vous êtes, c’est l’idée que des ouvrages de jeunesse ont donnée au public sur vos sentiments par rapport à la religion. Je ne vous dissimulerai point que les gens sages qui nous gouvernent, et la bonne bourgeoisie, ont manifesté, dans leurs discours, de graves inquiétudes à ce sujet : j’espère que vous les dissiperez complètement. Si tous les théologiens, les jurisconsultes et les philosophes, sont d’accord sur la religion, c’est que les pasteurs ont la sagesse de s’en tenir au pur Évangile, et les gouvernants savent que l’Évangile est nécessaire. Ainsi, monsieur, nous espérons que vous entrerez dans nos vues, et que vous vous unirez à nous, quand l’occasion s’en présentera, pour détourner notre jeunesse de l’irréligion qui conduit au libertinage. Soyez sûr qu’alors vous serez honoré, chéri de tous, et craint de personne.


2875. — À M. JACOB VERNET.
9 février.

Mon cher monsieur, ce que vous écrivez sur la religion est fort raisonnable. Je déteste l’intolérance et le fanatisme ; je respecte vos lois religieuses. J’aime et je respecte votre république.

Je suis trop vieux, trop malade, et un peu trop sévère pour les jeunes gens.

Vous me ferez plaisir de communiquer à vos amis les sentiments qui m’attachent tendrement à vous.


Voltaire.

2876. — À M. TRONCHIN DE LYON[2]
11 février 1755.

Je ne sais encore, monsieur, si c’est vous, ou monsieur votre très-aimable frère, ou M. Labat, qui achète ce qu’on appelle Saint-Jean, et ce que j’appelle les Délices ; mais je désire fort l’acquérir.

  1. Mémoire sur la vie et les ouvrages de Vernet, par Saladin, 1790, in-8o — Desnoiresterres, Voltaire aux Délices, page 75.
  2. Revue suisse, 1855, page 276.