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gâter ainsi ce qu’elle fait de mieux. Mme de Buchwald devait avoir des yeux de lynx et une santé d’athlète. Heureusement, madame, la nature semble avoir traité votre personne comme elle le devait. Conservez cette santé si précieuse ; je la verrai briller dans les traits de votre portrait, en attendant que je la voie sur ce visage si gracieux et si noble qui embellit la plus belle dâme du monde. Quand pourrai-je présenter encore mes hommages à votre auguste famille, à ce jeune général qui veut combattre un jour à la tête des armées de France ou d’Allemagne, il n’importe, à toutes ces belles jeunes plantes que vous cultivez ? Je me mets à vos pieds, madame, pénétré de douleur de n’être pas auprès de Votre Altesse sérénissime au lieu de lui écrire, et rempli du plus profond respect, d’un attachement et d’une reconnaissance que je ne puis exprimer. Si elle daigne m’honorer de ses ordres, elle peut toujours les envoyer à Colmar.


2761. — À M. DE MALESHERBES[1].
À Plombières, 6 juillet.

Monsieur, ayant eu l’honneur de vous envoyer le troisième tome de l’Essai sur l’Histoire universelle, je crois de mon devoir de vous soumettre aussi la préface que je reçois dans le moment. L’ouvrage est imprimé à la fois che Walther, à Dresde, et chez Schœpflin à Colmar.

Comme Schœpflin est un libraire de France, j’ose, monsieur, vous demander votre protection pour lui ; il corrigera tout ce qui paraîtra demander d’être réformé. J’ai cru ce troisième tome nécessaire pour ma justification ; l’ouvrage entier pourrait être utile. Je tâcherai d’y dire toujours la vérité avec bienséance ; mais la vérité est une chose bien délicate : elle a besoin de vos conseils et de vos bontés. Quoi qu’il arrive, je serai toute ma vie, avec l’estime et la reconnaissance la plus respectueuse, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

P. S. J’apprends de Mme Denis, qui arrive dans le moment, que Schœpflin de Colmar a eu l’honneur, monsieur, de vous écrire, et qu’en vous demandant votre protection pour ce volume il vous a mandé qu’il lui coûtait fort cher.

Voici, monsieur, ce que je lui écris sur-le-champ à ce sujet : « J’apprends que vous avez eu le malheur d’écrire à M. de

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.