Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paquet, et m’embarquer. Lazare va se rendre à votre piscine. Il y a, dit-on, un monde prodigieux à Plombières ; mais je ne le verrai certainement pas. Vous êtes tout le monde pour moi. Je suis devenu bien pédant ; mais, n’importe, je vous aime comme si j’étais un homme aimable. Adieu, vous deux, qui l’êtes tant ; adieu, vous avec qui je voudrais passer ma vie ! Quelle pauvre vie ! Je n’ai plus qu’un souffle.

Quel chien de temps il fait ! Des grêlons gros comme des œufs de poule d’Inde ont cassé mes vitres ; et les vôtres ? Adieu, adorables anges.


2756. — À M. COLINI.
À Senones, le 24 juin.

Al fine ho ricevuto il gran pacchetto : je garde la demi-feuille, ou, pour mieux dire, la feuille entière imprimée. Je n’y ai trouvé de fautes que les miennes. Vous corrigez les épreuves mieux que moi ; corrigez donc le reste, sans que je m’en mêle, et que M. Schœpflin fasse d’ailleurs comme il l’entendra ; mais je m’aperçois que vous avez envoyé encore une autre épreuve à Plombières, avec des lettres. J’ai écrit, et n’en ai rien reçu.

Je compte partir pour les eaux dans trois ou quatre jours, et il arrivera que vos paquets me seront renvoyés à Senones quand je n’y serai plus. Ne m’envoyez donc rien jusqu’à ce que je vous écrive, et que je sois fixé. Surtout ne m’envoyez point par la poste de gros paquets imprimés. Voici un petit mot pour M. Dupont, et un autre pour Mme  Goll.

Gardez le paquet que M. Turckeim vous a remis. Je ferai réponse à M. Adami[1] quand je serai à Plombières. Je vous embrasse de tout mon cœur. V.


2757. — À. M. COLINI.
À Senones, le 26 juin.

Un messager de Saint-Dié vous rendra cette lettre. Je vous prie de prendre la clef de l’armoire dans laquelle il y a quelques livres. Cette armoire est derrière le bureau du cabinet, et la clef de cette armoire est dans un des tiroirs du bureau[2], à main

  1. Ne serait-ce pas Ernest-Daniel Adami, né en Pologne en 1750, auteur de quelques ouvrages publics en 1750 et 1755 ?
  2. Chez M. Goll, rue des Juifs, où Voltaire avait laissé Colini, et où il le retrouva, le 25 ou le 26 juillet suivant, à son retour de Plombières.