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maîtresse, aux pieds de tout ce qu’on doit respecter et aimer le plus dans le monde !

Je suis toujours avec la vénération la plus profonde et le respect le plus tendre, V.


2736. — À M. ROQUES.
À Colmar, 3 mai 1754.

Je ne reçois qu’aujourd’hui votre lettre du 30 mars ; apparemment qu’elle est écrite du 30 avril. Je charge le sieur Walther, libraire de Dresde, de vous faire parvenir les Annales de l’Empire en droiture à Hameln, où vous êtes. J’ai trouvé plus de secours que vous ne pensez pour finir cet ouvrage à Colmar. Il y a des hommes très-savants, qui d’ailleurs ont des belles-lettres, et d’assez belles bibliolhèques. Une grande partie de mon bien est située à une lieue de Colmar : ainsi je me trouve chez moi. Je pourrai faire quelque voyage chez des personnes qui m’honorent de leurs bontés. Il n’y a jamais que mon cœur qui me conduise. Je n’avais quitté ma patrie que sur les instances réitérées qu’on m’avait faites, et sur les promesses d’une amitié inviolable ; mais on ne s’expose pas deux fois au même danger.

Je ne savais pas qu’il y eût encore une Bibliothèque raisonnée[1] ; vous me feriez plaisir, monsieur, de me dire où elle s’imprime, et dans quel mois se trouve l’article dont vous me faites l’honneur de me parler.

Il me semble que le mot de persiflage, qui se met à la mode depuis quelque temps, pourrait servir de titre au livre du comte Cataneo[2]. Il n’en est pas ainsi des lettres que vous m’écrivez : elles sont dictées par l’esprit et par le sentiment ; j’y suis très-sensible. J’ai l’honneur d’être avec bien du zèle, etc.


2737. — À M. G.-C. WALTHER.
Colmar, 3 mai 1754.

Il est très-vrai que plusieurs personnes m’ont écrit pour me prier d’aller passer quelque temps à Lausanne ; on m’a écrit

  1. Ce journal, qui s’imprimait en Hollande, a cessé de paraître en 1753. La collection a cinquante-deux volumes, y compris les tables.
  2. Lettres du comte de Cataneo à l’illustre M. de Voltaire, sur l’édition de ses ouvrages à Dresde ; Berlin, 1754, petit in-12 de 240 pages.