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fourré au mois de juillet, attendu votre belle exposition au nord, et votre forêt à Thuringe ; 4° que je donnerais la préférence à votre médecin et à votre apothicaire sur toutes les belles dames de votre cour, nouvelles mariées et autres ; 5° que, si dans des moments d’humeur pardonnables à un malade, je m’avisais de faire quelques nouveaux chants à Dunois, il me serait permis d’y peindre la cour de Gotha, afin qu’il y eût du moins dans cet ouvrage un contraste des vertus les plus charmantes avec toutes les folies du poëme.

N’importe, je brûle d’être dans votre cour, de venir me mettre à vos pieds pour quelques mois. Gotha est mon château en Espagne ; je serais trop heureux ; c’est un beau songe. Une vérité bien réelle, c’est mon profond respect, mon attachement, ma reconnaissance pour Votre Altesse sêrénissime, etc.


2729. — À M. DE MALESHERBES[1].
À Colmar, 15 avril.

Permettez, monsieur, que j’aie l’honneur de vous présenter le second volume des Annales de l’Empire, et en même temps que j’y joigne un second envoi du premier tome, plus exact et plus ample. Vous avez eu la bonté de me donner la permission de mettre sous votre enveloppe un pareil envoi pour Mme Denis ; j’use de cette liberté. Il est triste pour celui qui cultivait les arts du génie de faire des annales ; mais, dans une décadence assez générale, je vous offre le tribut de la mienne. Je serai toute ma vie, avec les plus respectueux sentiments, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


2730. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Colmar, le 16 avril.

Est-il vrai, mon cher ange, que votre santé s’altère ? est-il vrai qu’on vous conseille les eaux de Plombières ? est-il vrai que vous ferez le voyage ? Vous êtes bien sûr qu’alors je viendrai à ce Plombières, qui serait mon paradis terrestre. La saison est encore bien rude dans ces quartiers-là. Nos Vosges sont couvertes de neige. Il n’y a pas un arbre dans nos campagnes qui ait poussé une feuille, et le vert manque encore pour les bes-

  1. Editeurs, de Cayrol et François.