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mais de vouloir bien me faire parvenir ce manuscrit par la même voie qu’elle m’indiqua, quand elle voulut bien recevoir le premier volume des Annales de l’Empire.

Me permettra-t-elle que je joigne ici un petit paquet pour M. de Rothberg ? Il s’agit de corrections essentielles dans les vers techniques. Rien ne peut mieux servir en effet à aider la mémoire ; mais il faut que la chronologie y soit exacte jusqu’au scrupule, et qu’il n’y ait pas la moindre faute d’inadvertance. Je ne veux pas tromper la jeunesse.

Votre Allesse sérénissime daigna, dans son avant-dernière lettre, me parler du bonheur de deux nouveaux mariés ; puissent-ils bientôt vous donner, madame, de nouveaux sujets ! Heureux ceux qui sont établis dans vos États ! M. de Valdener est probablement à votre cour. Il la fournit de filles d’honneur. J’allai le voir au château de son frère sur la fin de l’automne, uniquement pour lui parler de Mme  la duchesse de Saxe-Gotha. Depuis ce temps, je n’ai pas quitté ma retraite.

Je me mets aux pieds de Votre Altesse sérénissime, madame, à ceux de monseigneur, et de toute votre auguste famille, avec un cœur pénétré du plus profond respect, d’un attachement et d’une reconnaissance qui dureront autant que ma vie. Je supplie encore une fois Votre Altesse sérénissime de révoquer l’ordre de cette simonie, donné à Francfort.


2693. — À M. DE BRENLES[1].
Colmar, le 12 février.

Tout malade que je suis, je me hâte de répondre aux bontés touchantes dont vous voulez bien m’honorer. Je ne peux pas vous écrire de ma main, mais mon cœur n’en est pas moins sensible à vos soins obligeants. Mme  Goll[2] et M. Dupont[3] m’ont déjà fait connaître tout le prix de votre société, et votre lettre prévenante me confirme bien tout ce qu’ils m’en avaient dit. Il est vrai, monsieur, que j’ai toujours eu pour point de vue d’achever dans un pays libre et dans un climat sain la courte et malheureuse car-

  1. Abraham-Élie Clavel de Brenles, né à Lausanne en 1717, mort en 1771. Cet habile jurisconsulte était en même temps bon littérateur. (Cl.)
  2. Suzanne-Ursule Deiverdun d’Hermenches, née à Lausanne. J. Ulrich de Goll l’épousa, en secondes noces, en 1740, à Colmar, où il mourut à la fin de 1754. Elle suivit de près son mari dans la tombe.
  3. Voyez lettre 2643.