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d’attirer les hommages de ceux qui pensent et qui ont du sentiment ?

Que Votre Altesse sérénissime reçoive avec sa bonté ordinaire mon profond respect et mon éternelle reconnaissance ; qu’elle me permette de me mettre aux pieds de toute son auguste famille ; qu’elle daigne me continuer des bontés qui font la consolation de ma vie. Si elle daigne m’honorer de son souvenir, elle peut adresser ses ordres à Mayence ; toutes les lettres y sont en sûreté.


2631. — DE FRÉDÉRIC II AU BARON DE FREYTAG[1].
par la main de l’abbé de prades.
À Potsdam, ce 31 juillet 1753.

J’ai encore reçu une lettre de Voltaire, dans laquelle il me demande que je lui fasse rendre les effets qu’on lui retint lorsqu’on l’arrêta.

Je vous ai déjà donné des ordres là-dessus. Ne manquez, dès ma lettre reçue, de le satisfaire là-dessus, et quant aux frais, qu’il ne veut peut-être pas payer, il n’est pas nécessaire pour cela de lui retenir le tout ; ne gardez que ce qu’il faudra pour les payer, et rendez-lui le reste. Sur ce, je prie etc., etc.


Fédéric

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2632. — À GUILLAUME VIII. LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL[2].
À Schwetzingen, près de Manheim, le 4 août.

Monseigneur, Votre Altesse sérénissime m’a recommandé de lui apprendre la suite de l’aventure odieuse de Francfort. Le roi de Prusse l’a fait désavouer par son envoyé en France. Cependant le brigandage exercé par Freytag, qui se dit ministre du roi de Prusse à Francfort, n’a pas encore été réparé ; les effets volés n’ont point été restitués, et on n’a point rendu encore l’argent qu’on avait pris dans nos poches. Il ne faut point de formalités pour voler, et il en faut pour restituer. Il y a grande apparence que le conseil de la ville de Francfort ne voudra pas se couvrir d’opprobre ; et on doit espérer que le roi de Prusse fera justice du malheureux qui, pour se faire valoir, d’un côté,

  1. Éditeur, Varnhagen von Ense.
  2. Guillaume, né le 10 mars 1682, landgrave de Hesse-Cassel depuis le mois d’avril 1751, sous le nom de Guillaume VIII, mort le 29 janvier 1760. — Voltaire, avant de faire son troisième et dernier voyage en Prusse, avait connu ce prince, à la cour duquel il alla passer trois ou quatre jours, du 26 au 30 mai 1753, à sa sortie de Gotha. (Cl.)