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envoyer un certificat de vie. Il avoue que la proposition est peut-être hardie, et qu’on peut fort bien lui contester qu’il soit vivant. Mais il espère des bontés de monsieur l’envoyé qu’il ne voudra pas le juger à la rigueur. Il aura l’honneur d’envoyer chercher chez le secrétaire de monsieur l’envoyé ce certificat favorable samedi matin. Il voudrait bien pouvoir venir chez lui lui témoigner sa respectueuse reconnaissance.


Jeudi[1].

Je prie monsieur son secrétaire de m’intituler gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, car mon premier devoir est d’appartenir toujours au roi mon maître.


2490. — À M. FORMEY.
Le 23 décembre.

On dit, monsieur, que vous avez fait fourrer quatre mauvais vers contre moi dans l’Almanach de Bourdeaux[2], imprimé avec permission de votre Académie. Vous pensez bien que je ne m’en soucie guère, et que je combats gaiement contre tout le monde ; mais je vous avertis que vous ne gagnerez rien à cette guerre, que les choses ne sont pas comme vous le pensez, et qu’il vaudrait mieux, comme je vous l’ai mandé[3], que le moins malade de nous deux allât voir l’autre. Savez-vous ce que je vous conseille ? de venir dîner tête à tête avec moi, aujourd’hui ou demain ; vous vous en trouverez mieux que de venir m’attaquer en vers ou en prose. Croyez-moi, la vie est courte ; il vaut mieux boire ensemble que de se houspiller.


2491. — À M. FORMEY.
Le 23 décembre.

Puisque ainsi est, Iddio sia lodato, je vous avouerai tout net que votre sortie sur certaines personnes, et un petit mot de la discipline militaire, et un petit coup de dent à ceux qui ont écrit après Newton, et une petite attaque portée à certaines gens qui ont fait certains livres, et un mépris trop marqué pour certains sentiments de certaines gens, qui n’en changeront pas, etc. ; je vous avouerai, dis-je, que tout cela a été fort mal reçu. Vous

  1. Peut-être le jeudi 21 décembre 1752.
  2. Bourdeaux était le nom d’un libraire de Berlin.
  3. Dans la lettre 2487.