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ordre dans mon agréable retraite de Potsdam, et j’y ai fini entièrement toute la guerre de 1741.

Mon séjour en Allemagne ne m’a pas été infructueux pour cet ouvrage. Il appartient naturellement à M. le comte d’Argenson, et pour peu qu’il en eût la moindre curiosité, j’aurais l’honneur de le lui envoyer. Il ne laisserait pas d’y trouver des particularités intéressantes qui lui sont peut-être inconnues. Au reste, ce n’est pas un morceau d’histoire dans le goût du Siècle de Louis XIV. S’il a fallu ici entrer dans de grands détails, croyez que ce n’est pas chose aisée de sauver l’ennui que doit causer une si grande multiplicité d’intérêts et de faits militaires. Cette histoire et le Siècle de Louis XIV sont deux morceaux consacrés à la gloire de la nation dans différents genres. M. le comte d’Argenson pourrait s’en faire lire quelques pages pour s’amuser, s’il en avait le temps ; au pis aller, le manuscrit sera un monument dans sa bibliothèque.

Je me flatte que ma nièce a passé quelques jours avec vous. Elle doit vous avoir dit combien je vous suis dévoué. Je ne vous écris point de ma main ; une nouvelle secousse de ma maladie m’a laissé une faiblesse extrême.


2419. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Vous avez raison, frère ; l’état de savetier n’y fait rien. Je vous remercie ; mais vous avez lu ce que j’ai ajouté à l’article Rousseau, qui sert de confirmation à ce que j’ai dit dans l’article Lamotte.

Je crains bien de ne pas persuader tout le monde, Fréron dira toujours que Lamotte est coupable, et que Rousseau est innocent, parce que j’ai fait la Henriade ; mais j’espère dans les honnêtes gens.

Ah ! frère, si vous voulez écraser l’erreur ! Frère, vous êtes bien tiède !


2420. — À M. LE MARQUIS DE XIMENÈS,
à paris.
À Potsdam, le 29 août.

Je vous aurais très-bien reconnu à votre style, monsieur, et à vos bontés. Vous m’annoncez une nouvelle qui me fait grand plaisir ; vous allez croire que c’est du Duc de Foix que je veux