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2294. — À M. LE BARON DE MARSCHALL[1].
À Potsdam, ce 3 octobre.

Je vous fais mon compliment, monsieur, d’avoir ôté votre correspondance à un homme qui en était indigne. Il y a un nommé Dumolard, associé à l’Académie qui a l’honneur de vous posséder : voyez si vous voulez essayer de lui ; il est savant, il est au fait de la littérature de Paris, il se connaît en livres mieux que personne et est très-capable de fournir votre bibliothèque avec goût et à peu de frais. Si vous voulez me faire savoir les conditions que vous lui prescrivez, j’espère que vous en serez content.

Je vous souhaite dans votre nouvel établissement tout le bonheur que vous méritez. Je vous supplie de compter sur mon tendre et sincère attachement,


2295. — À M. FORMEY.
À Berlin, chez Mme  Borck, ce mardi.

Les embarras du déplacement, monsieur, et encore plus les nouvelles atteintes de ma maladie, m’ont empêché de vous répondre plus tôt.

Parmi les vérité contingentes, vous pouvez ajouter foi à l’anecdote de Mlle  de Lenclos[2].

Il est très-vrai qu’elle m’a mis sur son testament, pour m’engager à faire des vers. Je n’ai que trop exécuté sa dernière volonté.

Vous voulez l’éloge historique de madame du Châtelet[3], femme

    taires faits à Rome touchant la damnation de notre roi plus qu’hérétique. Si je l’avais placé en purgatoire, il conviendrait bien à la cour romaine de lui octroyer quelques indulgences, mais puisque je l’ai damné sans miséricorde, je ne vois pas ce que les modernes Romains ont à faire avec l’émule des Romains antiques. Je vous remercie de votre savante et aimable réponse à cet infatigable écrivain, à ce vaillant cardinal Querini. Il m’a gratifié d’une lettre et de nouvelles estampes, où sa modestie est vivement combattue. Je ne lui ai pas encore répondu, mais je le ferai avec l’aide de Dieu et de vous, mon ange de Padoue et de Berlin.

    Si, comme le croit Mimnermus, sans amour et sans plaisirs
    Rien n’est agréable, vivez dans l’amour et dans les plaisirs,
    mais n’oubliez pas votre admirateur et votre ami.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez tome XXIII, page 512.
  3. Voyez tome XXIII, page 515.