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M. Vigne, qui a fait le marché. À la bonne heure, s’il peut réussir.

Voulez-vous bien permettre que M. Vigne aille à Berlin avec mon cocher ? Je vous serai bien obligé.


2216. — À M. DARGET.
À Potsdam, 1751.

Mon cher ami, je vous prie de remercier M. Morand de son attention. S’il croit qu’en effet sa préface ait l’air de me désigner, il lui est bien aisé d’y remédier. Au reste, qu’on me tue à Paris, pourvu que je vive ici avec vous dans les douceurs de votre amitié. Si je n’étais pas un peu malade aujourd’hui, je courrais pour vous voir et vous remercier. Je compte vous embrasser demain. Le Marquisat est trop loin ; mais l’amitié rapproche tout. Je suis absorbé dans le Siècle de Louis XIV. Le roi, qui forme ici un nouveau siècle, devrait bien s’y intéresser, et me prêter tous ses livres. Un prêtre peut prêter sa patène à un sous-diacre. Si je manque de livres, je deviendrai bien malheureux. Que Frédéric le Grand s’intéresse un peu à Louis le Grand ! Bonsoir.


2217. — À M. LE BARON DE MARSCHALL[1].
Samedi, au château de Potsdam.

Vous m’enchantez, monsieur, par vos bontés. Vous m’aidez à bâtir un grand édifice ; les moindres matériaux servent, et vous daignez m’en prêter qui me sont très-nécessaires. J’en aurai le soin que je dois. Je vous remercie de tout mon cœur, et je vous renouvelle les assurances de l’attachement le plus inviolable.


2218. — À M. DARGET.
1751.

Le saint diacre, mon cher ami, était conseiller-clerc, et un très-grand imbécile.

Si le stathouder n’était pas mort d’une inflammation à la gorge, je croirais qu’il serait mort de quelque dîner avec un bourgmestre. Durand se trouve là dans un beau moment. Voilà de ces occasions où je voudrais un homme comme vous.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.