Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1968. — À M. HELVETIUS[1],
2 mai.

Our friendship is so well known, my dear young Apollo, that every body resorts to me, in order to obtain your benevolence. I cannot deny a letter of recommandation, tho’it should be quite of no purpose. I am very far from praying upon you ; but men are désirous of words, Give words to them, if you cannot better.

I long after the pleasure seeing you at Châlons. All the house presents its services to you. Farewell, my dear friend[2].

1969. — À M. DE MONCRIF[3].
Mercredi

.

À quelle heure, mon très-cher confrère, voulez-vous que nous allions, ce matin, chez monseigneur le cardinal de Rohan ? Il ne faut pas que nous négligions une affaire qui touche à son succès, et qui fera la gloire et l’avantage de l’Académie[4]. Elle saura les services que vous lui avez rendus, et vous serez cher à votre corps comme vous l’êtes à tous vos amis. J’attends vos ordres, mon aimable ami.


1970. — À MADAME LA COMTESSE D’ARGENTAL.
Ce vendredi, mai.

Cela n’est pas vrai, madame, vous ne pouvez pas être malade. On n’écrit point de si jolis billets quand on souffre. J’ai bien peur pourtant que cela ne soit trop vrai, et j’en suis au désespoir. Je viendrai ce soir, mort ou vif, savoir de vos nouvelles. Je travaille, mes chers et adorables anges, à mériter un peu tout ce que vous me dites de charmant.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Traduction : Notre amitié est si connue, mon jeune et cher Apollon, que tout le monde s’adresse à moi pour obtenir votre bienveillance. Je ne peux refuser une lettre de recommandation, quoiqu’elle soit inutile. Je suis donc fort éloigné de vous presser d’y avoir égard ; mais les hommes sont avides de mots. Donnez-leur des mots, si vous n’avez rien de mieux.

    Je meurs d’envie de vous voir à Châlons. Toute la maison vous fait mille amitiés. Adieu, mon cher ami.

  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. On voulait que le comte de Clermont siégeât à l’Académie, quoique prince du sang, sans aucune distinction ni préséance. (A. F.)