mes conditions. Ayez la bonté de m’accuser, à Paris, la réception du paquet. Je n’ai pas le temps de vous en dire davantage. Je vous supplie de faire mes plus sincères compliments à M. Lokman.
Je serai en état de vous envoyer, samedi prochain 10 novembre, le reste de la tragédie avec la lettre au roi de Prusse.
J’envoie, monsieur, la seconde cargaison à la même adresse de M. Shelwoke, pour M. Lokman, selon vos instructions. Je pars dans trois jours. Je ne vous écrirai que de Paris. Si vous pouvez me mander quelques nouvelles du temps présent, vous m’obligerez beaucoup ; mais les marques de votre amitié me seront toujours plus précieuses que tout ce que vous pourriez m’apprendre des fautes des princes et de celles des rois. Vous avez à présent toutes les miennes concernant Mahomet. J’en ai beaucoup d’autres à votre service. La poste part. Vale.
J’ai vu ce monument durable
Qu’au genre humain vous érigez ;
J’ai lu cette Histoire admirable
De fous, de saints, et d’enragés,
De chevaliers infortunés
Guerroyant pour un cimetiére[2],
Et de ces successeurs de Pierre
Que joyeusement vous bernez.
Que je suis heureux, cher Voltaire,
D’être né ton contemporain
Ah ! si j’avais vécu naguère,
Quelque trait mordant et sévère
M’eût déjà frappé de ta main.
Continuez cet excellent ouvrage pour l’amour de la vérité, continuez-le pour le bonheur des hommes. C’est un roi qui vous exhorte à écrire les folies des rois.