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À propos, nous avons demandé aux valets de chiens si les chiens peuvent crier quand ils lèchent ; ils disent que cela est aussi impossible que de siffler la bouche pleine[1].

Comment va l’Enfant prodigue ? Vos amis sont-ils revenus de la critique de Fierenfat ? Un nom doit-il choquer ? et ignore-t-on que, dans Ménandre, Plaute et Térence, tous les noms annoncent les caractères, et qu’Harpagon signifie qui serre ? Mme Croupillac n’est-elle pas nécessaire à l’intrigue, puisque c’est elle qui apprend à l’Enfant prodigue toutes les nouvelles ? Et n’est-il pas plaisant et intéressant tout ensemble que cette Croupillac lui dise bonnement du mal de lui-même ?

Messieurs les critiques, j’en appelle au parterre. Adieu ; laissez-moi le droit de regimber, mais donnez-moi toujours cent coups d’aiguillon. Vale, te amo.


973. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
Ce 4 décembre (1738).

En réponse à celle du 29, mon cher abbé, je vais mettre au coche de Bar-sur-Aube le bijou de Ledoux ; mais, si on peut l’avoir pour cent écus, renvoyez-le-moi : je lui donnerai la préférence sur une pendule.

Votre frère consulte donc des libraires peu au fait ?

La Géométrie de Daudet est imprimée chez Ganeau, rue Saint-Jacques, et il me manque le troisième tome.

Il y a une traduction des Institutions de Boerhaave, ou je suis bien trompé : pourrais-je l’avoir ?

Cent francs ou environ à M. Thieriot, mais, pour plus grosses sommes, un mot d’avis.

Le portrait colorié de Vandeik est attendu, mais sans impatience.

Voulez-vous bien donner douze livres à ce Bourguignon, en attendant mieux, s’il est dans la pauvreté.

Lamare, Linant, a longe.

M, Tanevot doit vous envoyer ou une ordonnance, ou de l’argent. Il s’agit de cent écus que j’ai avancés, et dont vous serez payé au Trésor royal, La lettre de M. Tanevot vous mettra au fait.

Partit hier par le carrosse de Joinvill' un paquet plat, conte-

  1. Vers de la fabrique de M. de La Popelinière, corrigeant Voltaire. Voyez la lettre du 29 juin 1740.
  2. Édition Courtat.