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1356. — À M. THIERIOT[1].
À la Haye, ce 9 octobre 1740.

Voici de la graine des Périclès et des Lélius : c’est un jeune républicain d’une famille distinguée dans sa patrie, et qui lui fera honneur par lui-même. Il désire de voir à Paris des hommes et des livres : vous pouvez lui procurer ce qu’il y a de mieux dans ces deux espèces.

Scribe lui gregis hunc, et fortem crede bonumque.

( Hor., lib. I, ep. ix.)

Je vous embrasse.

Voltaire.

1357. — À M. ***
La Haye.

Soyez très-sûr, monsieur, que j’ai sondé le terrain pour les choses que vous souhaitez, et que, si cela avait été praticable, je l’aurais fait ; mais il n’y a pas la moindre apparence qu’on ait le plus léger besoin ni la plus petite envie de ce que vous imaginez. Le philosophe couronné est un vrai roi philosophe qui pense en héros, mais qui vit avec simplicité, et qui ne connaît pas le besoin du superflu : du moins il est ainsi jusqu’à présent. Ses dépenses consistent à entretenir cent mille hommes, ou à faire fleurir les arts ; le reste lui est inconnu.

Si je peux vous être de quelque utilité, vous n’avez qu’à parler. Adressez votre lettre au palais de Prusse, à la Haye.

Je vous embrasse, mon cher monsieur, de tout mon cœur.

Voltaire.

1358. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
À la Haye, le 12 octobre.

Sire, Votre Majesté est d’abord suppliée de lire la lettre ci-jointe du jeune Luiscius ; elle verra quels sont, en général, les sentiments du public sur l’Anti-Machiavel.

M. Trévor, l’envoyé d’Angleterre, et tous les hommes un peu instruits, approuvent l’ouvrage unanimement ; mais je l’ai, je

  1. Editeurs, Bavoux et François.