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1287. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT.
Ce 7 juin (1740), à Bruxelles.

J’ai reçu votre lettre, mon cher ami, des mains de Boulanger, qui est un très-honnête garçon. Ce Ravoisier, à qui j’ai fait tant de bien, est le malheureux qui m’avait volé.

J’ai un effroyable besoin d’argent. J’écris à M, le duc de Villars ; la parole de M. d’Auneuil ne me donne que des espérances. Si nous touchons du procureur de M. de Goesbriant, c’est quelque chose ; mais de M, d’Estaing et de son Belle-Poule, rien ! Cela est dur. Que dit M. de Barassy à cela ?

Je vous serai obligé de donner à M. Berger Pandore, et une copie de ma lettre à milord Hervey : je crois qu’il est bon que cette lettre soit connue. Elle est d’un bon Français, et ce sont mes véritables sentiments.

Il y a un M. Decaux qui me doit cent livres. Il n’en faudra prendre que cinquante ; mais je crois que son année n’est pas échue. Je vous recommande le Mouhy. Une autre fois, nous parlerons de d’Arnaud,

Vous savez que le roi de Prusse est mort.

Vous ne me dites rien de mon neveu Mignot,

Adieu, mon cher ami.


1288. — À M. L’ABBÉ DE VALORI[1].
Bruxelles, le 12 juin.

Monsieur, si l’amitié ne me retenait à Bruxelles auprès des personnes que j’ai eu l’honneur d’accompagner, je serais déjà l’heureux témoin du bien qu’un prince philosophe va faire aux hommes ; et je demanderais à monsieur votre frère l’honneur de sa protection auprès d’un roi qui m’honore déjà de tant de bontés. Celles que vous voulez bien me témoigner seraient ma plus forte recommandation auprès de M. de Valori. Il y a longtemps que je me suis vanté au prince royal, sur les assurances de M. d’Argenson, que j’aurais en M. de Valori un protecteur auprès de lui. Je me flatte que ce n’est pas là une fanfaronnade, et votre lettre et mes sentiments me répondent de l’honneur de

  1. L’abbé de Valori, cité plus haut, lettre 1258, naquit le 23 septembre 1682, et fut nommé, en 1738, prévôt du chapitre de Lille, dont il se démit en 1753.