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mais je vous renouvelle encore la protestation de la nécessité où je suis de ne point paraître : mon nom renouvellerait les cabales, et nuirait à vos intérêts. Laissez-moi donc, mademoiselle, vous servir en silence, et m’en remettre à votre prudence pour tout ce qui concerne un ouvrage qui vous est soumis comme moi-même.

Mme du Châtelet vous fait bien ses compliments ; vous connaissez les sentiments qui m’attachent à votre char pour toute ma vie. V.

À la dernière scène, Atide ne dit-elle pas à Zulime :

Vous savez à quel point je vous avais trompée ;
J’ai trahi tout, bienfaits, confidence, amitié.
Ah ! donnez-moi la mort par haine ou par pitié.

À quoi on pourrait ajouter :

N’armez point cette main si chère et si sacrée
Contre un cœur qui, sans moi, vous aurait adorée ;
C’est votre amant, hélas ! S’il a pu vous trahir,
S’il m’aime, si je meurs, le peut-on mieux punir ?

RAMIRE.

Au nom de mes forfaits, soyez inexorable.
Frappez.

ZULIME.

Je vais percer le cœur le plus coupable.


1243. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 21 (février 1740).

Voici, mon cher abbé, un petit mot de lettre pour notre grand d’Arnaud, et, pour qu’il ait de quoi en payer le port, donnez-lui, je vous prie, vingt livres, en attendant ce que nous lui donnerons en avril.

Point de réponse de M. d’Auneuil. Je vous prie de lui écrire une lettre, quand vous serez de loisir, et de le faire ressouvenir qu’il vous a promis plusieurs fois de payer les mille livres qui sont en souffrance : ainsi vous demanderez trois mille livres.

Je vous recommande aussi le seigneur de Lézeau, et le fermier de Belle-Poule, quand vous aurez moins d’affaires. Mais si ce Belle-Poule est saisi par le roi, il faut procéder pour obtenir juridiquement autre délégation.

Autre anicroche. Le Poyet ne veut plus que les tableau

  1. Édition Courtat.