cédés avec moi. Je vois bien que vous m’aviez un peu recommandé à lui.
Mme du Châtelet vous a écrit, ainsi je ne vous dis rien pour elle. Conservez-moi vos bontés, je vous en conjure ; vous savez si elles me sont précieuses.
Mon cher abbé, je reçois votre lettre du 6, et je n’ai point entendu parler de celle où vous m’avez mandé l’état de mon frère : voilà tout terminé par le retour de sa santé. Je vous prie de me renvoyer la lettre par laquelle je vous priais de prendre les arrangements de famille convenables en cas d’accident. Quant au testament, je ne doute pas que vous ne vous soyez informé de ce qui en était avec votre prudence ordinaire, sans me commettre, et sans marquer que je pusse avoir sur cela quelque inquiétude. Au reste, il serait très-désagréable que mes neveux eussent à me faire ma part : ce serait à moi, ce semble, à faire la leur, et Mme Denis s’avance trop quand elle dit qu’elle me laisserait maîtresse (sic) du tout. Il y a des mineurs au nom desquels elle ne pourrait stipuler ; elle ne pourrait me céder ce qu’on aurait donné à ces mineurs, et assurément je la laisserais jouir de ce qu’on lui aurait donné.
Je vous prie de donner à d’Arnaud soixante livres de ma part, sans lui rien promettre de plus, sans le décourager aussi, sans lui lire ma lettre, sans entrer avec lui dans aucun détail. Donnez-lui seulement cet argent ; assurez-le de mon amitié ; dites-lui que j’ai reçu la lettre qu’il m’a écrite enfin au jour de l’an, et que je l’en remercie, quoique j’aie eu un peu de peine à la déchiffrer.
Les deux tasses en question avec leurs soucoupes sont-elles retrouvées ? Pourrez-vous par le même moyen, mon cher abbé, retrouver les deux plumes d’or à manche d’ébène, qui étaient dans une petite écritoire à portefeuille ?
Si cela est aisé, ayez la bonté d’y songer ; sinon, cela n’est bon qu’à négliger.
Je suis bien paresseux ; je n’ai encore écrit ni à M. de Lézeau, ni à M. d’Auneuil, mais c’est un petit devoir dont je vais m’acquitter.
- ↑ Édition Courtat.