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saison, n’oubliez point, monsieur, que vous avez à Belleville un très-humble et très-obéissant serviteur,

Saint-Hyacinthe.

1151. — DECLARATION DE VOLTAIRE
remise à m. hérault.

J’ai toujours désavoué le Préservatif, et je n’ai eu aucune part à la collection des pièces qui sont dans ce petit écrit, parmi lesquelles il y en a qui n’étaient point destinées à être publiques.

À Cirey, ce 2 mai 1739[1]

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1152. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON.
Le 2 mai.

Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours manqué, monsieur, à vous appeler excellence, car vous êtes assurément et un excellent négociateur, et un excellent consolateur des affligés, et un excellent juge ; mais j’étais si plein des choses que vous avez bien voulu faire pour moi que j’ai oublié les titres, comme vous les oubliez vous-même. Quand j’ai parlé de chancelier[2], je n’ai fait que jouer sur le mot, car vous avez chez moi tous les droits d’aînesse.

Vous êtes un homme admirable (chargé d’affaires comme vous l’êtes) de vouloir bien encore vous charger de mes misères. Vous êtes donc magnus in magnis et in minimis.

Vous pouvez garder le manuscrit[3] que j’ai eu l’honneur de vous faire tenir, et de soumettre à votre jugement : car, si vous en êtes un peu content, il faut qu’il ait place au moins dans le sottisier. Je garde copie de tout, et, s’il est imprimable, il paraîtra avec quelques autres guenilles littéraires.

Vous aimez donc aussi les odes, monsieur. Eh bien ! en voici une[4] qui me paraît convenable à un ministre de paix tel que vous êtes.

À l’égard de M. de Valori[5] cet autre ministre fait pour dîner

  1. Desnoiresterres, Voltaire à Cirey, page 218. note 1. Comparez ce désaveu à celui de l’abbé Desfontaines, donné sous le n° 1128.
  2. Voyez la fin de la lettre 1137.
  3. Celui de l’Essai sur le Siècle de Louis XIV.
  4. L’Ode sur la paix de 1736.
  5. Le marquis de Valori, auquel est adressée une lettre du 2 mai 1741. Il était alors envoyé de France auprès de Frédéric-Guillaume 1er. Voltaire cite le marquis de Valori, et l’abbé de Valori, frère ainé de celui-ci, dans une lettre du 30 mars 1740, au marquis d’Argenson.