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la dernière leçon. Je vous serai à jamais obligé d’avoir été un peu difficile ; je commence à croire que Mahomet ne sera pas tout à fait indigne des soins que vous avez bien voulu prendre. J’ai encore quelque chose à votre service ; pressez-vous, car je sens que je suis à la dernière pinte de mon eau d’Hippocrène ; mais je ne verrai jamais, mademoiselle, la fin de mes sentiments pour vous. Comptez sur mon tendre attachement pour jamais, et sur l’amitié de Mme du Châtelet, qui vous fait mille compliments. V.


1140. — À M. THIERIOT[1].
pour le portrait de mademoiselle lecouvreur[2].

Seule de la nature elle a su le langage ;
Elle embellit son art, elle en changea les lois ;
L’esprit, le sentiment, le goût fut son partage ;
L’amour fut dans ses yeux et parla par sa voix.

Cette leçon est, je crois, meilleure que la première. Faites donc vite graver cela, car je le changerais. Adieu, Je suis bien rarement content des vers des autres et des miens. — Ce jeudi soir.

P. S. Comment est-ce donc qu’on a imprimé ma lettre à l’abbé Dubos ? J’en suis très-mortifié. Il est dur d’être toujours un homme public. Je vous embrasse.


1141. — À M. THIERIOT[3].
Ce 20…

Je n’ai que le temps, mon ami, de vous adresser ce petit mot en vous envoyant la tragédie de M. Linant, que je vous prie de lui rendre, sans souffrir qu’il en soit tiré de copie. Il me paraît qu’il y a de très-beaux vers, et qu’il mérite toutes sortes d’encouragements.


1142. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[4].
Ce 20 avril 1739.

Mon cher abbé, je vous prie de joindre, à l’envoi que j’attends incessamment, le troisième tome de mes prétendues œuvres, que l’on vend chez Bauche.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. On peut voir d’autres vers sur le même sujet, tome XXXII, page 404.
  3. Éditeurs, Bavoux et François.
  4. Édition Courtat.