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trop précipité. J’avais évité la grande difficulté qui consiste à peindre les détails ; j’ai lutté depuis contre cette difficulté, et voici les vers :

Dieu, cria Turenne, arbitre de mon roi, etc.

(Vers 107.)

Je suis, je crois, monseigneur, le premier poëte qui ait tiré une comparaison de la réfraction de la lumière, et le premier Français qui ait peint des coups d’escrime portés, parés, et détournés :

In tenui labor ; at tennis non gloria, si quem
Nuraina læva sinunt, auditque vocatus Apollo.

(Georg., IV, v. 6.)

Numina læva, ce sont ceux qui me persécutent, et vocatus Apollo, c’est mon protecteur de Remusberg.

Pour achever d’obéir à mon Apollon, je lui dirai encore que j’ai retranché ces quatre vers qui terminent le premier chant :

Surtout en écoutant ces tristes aventures,
Pardonnez, grande reine, à des vérités dures
Qu’un autre eût pu vous taire, ou saurait mieux voiler,
Mais que Bourbon jamais n’a pu dissimuler.

Comme ces vérités dures, dont parle Henri IV, ne regardent point la reine Élisabeth, mais des rois qu’Elisabeth n’aimait point, il est clair qu’il n’en doit point d’excuses à cette reine ; et c’est une faute que j’ai laissée subsister trop longtemps. Je mets donc à sa place :

Un autre, en vous parlant, purrait avec adresse, etc.

( Vers 385.)

Voici, au sixième chant, une petite addition ; c’est quand Potier demande audience :

Il élève la voix ; on murmure, on s’empresse, etc.

( Vers 75.)

J’ai cru que ces images étaient convenables au poëme épique ;

Ut pictura poesis erit · · · · · · · · · · · · · · ·

( De Art poet., v. 364.)