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1092. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Cirey, ce 1er mars.

Mon cher ami, je reçois votre lettre du 27.

J’exige plus que jamais la requête de mon neveu à M, Hérault, et je vous prie de lui envoyer ma lettre, avec la copie de celle que M. Hérault reçoit de moi.

Il est très-certain que si j’avais poursuivi l’affaire criminellement, moi-même, j’aurais eu raison de l’abbé Desfontaines, car vous avez sans doute conservé les preuves qui existent contre Chaubert, et, de Chaubert, je remontais aisément à ce scélérat. Je n’ai rien à craindre de ses récriminations vagues, ni sur le Préservatif, qui est prouvé n’être pas de moi, ni sur tout ce qu’il m’impute sans preuve ; il aurait succombé, comme calomniateur et comme auteur de libelles diffamatoires : mais il fallait aller à Paris, et je n’ai pu faire ce voyage.

Soit que M. le marquis du Châtelet accommode cette affaire d’une manière honorable pour moi, soit qu’il la laisse à la justice, je prie toujours mon neveu de signer la requête, et de faire ce qu’a fait un étranger. Je vous conjure surtout de conserver par écrit les preuves que vous avez contre Chaubert. Songez-y : cela est de la dernière conséquence.

Je ne dois pas un sou à Lebrun.

Je vous embrasse.

Si mon neveu ne présente pas la requête, présentez sur-le-champ la mienne à M. Hérault, sans rémission. Adieu.

Je suppose que vous avez envoyé au procureur du roi les noms de ceux qui ont acheté le libelle.

Je vous prie de cacheter d’un petit pain la lettre pour mon neveu.


1093. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[2].
Ce 2 mars.

Permettez que je vous renouvelle encore mes très-humbles prières et ma reconnaissance. Je crois toujours le bon ordre dont vous êtes le soutien intéressé dans l’affaire de l’abbé Desfontaines. Il me paraît encore (en me soumettant toujours à vos

  1. Édition Courtat.
  2. Éditeur Léouzon Leduc