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Je vous dis, je vous certifie que, sur ces requêtes préliminaires, M. Hérault est obligé d’agir d’office ; qu’alors il doit procéder contre Desfontaines, Chaubert, etc., non-seulement pour avoir débité des calomnies, mais pour avoir imprimé sans permission. C’est là une matière très-criminelle dont M. Hérault connaît expressément.

Je vous réponds en ce cas de la punition de Desfontaines.

Présentez donc sur-le-champ une requête au nom de Mouhy, Procope, Séran de Latour.

Que M. Mignot, M. Montigny et Mme Champbonin en signent aussi une. Encore une fois, le moindre ressort mettra en mouvement cette machine.

Ne perdez pas un moment : il y a un mois que cela devrait être fait.

Surtout ne laissez pas dépérir les preuves ; que les noms de ceux qui ont acheté le livre chez Chaubert et Mérigot soient présentés à M. Hérault.

Comptez que cela sera très-sommaire, et qu’on aura bonne justice. Mais, je vous en conjure, agissez sans perdre un instant.

Il faut savoir surtout si c’est comme lieutenant de police ou comme commissaire du conseil que M. Hérault agit.


1081. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
(24 février 1739.)

Mon cher abbé, vous savez de quoi il est question par la lettre de M. Hérault, que Mme de Champbonin a dû vous montrer.

Il n’y a, je crois, nul inconvénient à tenter de présenter requête au nom de Procope et de l’abbé Séran de Latour : il se peut faire qu’ils ne signent pas ; mais il se peut faire qu’ils signent.

Mon neveu doit présenter aussi la sienne, signée de procureur, sans difficulté. S’il est nécessaire, il faut présenter la mienne.

Encore une fois, je n’ai rien à craindre. Je veux avoir raison : mon honneur y est intéressé. Je ne crois pas qu’on me refuse justice.

Je vous embrasse tendrement.

Portez, je vous en supplie, cette lettre à M. Pageau, et renvoyez-la-moi répondue.

  1. Édition Courtat.